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Les services de contrôle relevant de l’Office des changes ont établi une liste de « grands pèlerins de la Omra » placés sous examen minutieux. Cette démarche repose sur des rapports détaillés rédigés par le département des études et statistiques de l’Office, mettant en évidence des informations alarmantes concernant des soupçons de transfert illégal de fonds sous couvert de voyages pour la Omra.
Selon des sources bien informées qui se sont confiées à Hespress, ces rapports contiennent des données précises sur des pèlerins VIP ayant contourné les règlements du bulletin général des changes, qui fixe à 100.000 dirhams le plafond des transferts de fonds à l’étranger pour financer les voyages. Certaines dépenses observées ont largement dépassé cette limite, atteignant les 200.000 dollars, soit près de 2 millions de dirhams.
L’enquête s’est également étendue à des commerçants, importateurs et promoteurs immobiliers influents, principalement basés à Casablanca. Ces derniers ont multiplié leurs voyages pour la Omra au cours des quatre dernières années, transformant ces pèlerinages en occasions de démonstration de luxe et de compétition en matière d’hébergement haut de gamme, de transports et de shopping.
Selon les informations recueillies par Hespress, les rapports du service concerné ont renforcé les soupçons quant à l’existence d’un réseau organisé de transferts illicites de fonds hors des circuits réglementés. Les premières données obtenues révèlent l’implication de responsables d’agences de voyage dans la facilitation de ces transactions, en collaborant avec des intermédiaires marocains et étrangers basés dans les lieux saints. Ces complicités ont permis à certains pèlerins de disposer d’importantes sommes en devises contre des commissions substantielles.
Les sources affirment que des dépenses suspectes ont été détectées lors de la Omra du Ramadan 2024, permettant aux services de l’Office des changes d’identifier des bénéficiaires ayant sollicité des allocations de voyage atteignant le plafond de 100.000 dirhams. Il est possible d’ajouter à cette somme un montant équivalant à 30 % de l’impôt sur le revenu prélevé à la source l’année précédente, sans toutefois dépasser un total de 300.000 dirhams (3 millions de dirhams).
Cependant, plusieurs des personnes concernées ont largement excédé ce plafond, et parfois bien au-delà de leur situation financière et fiscale au Maroc. Les inspecteurs ont croisé leurs données avec celles de la Direction générale des impôts, mettant en lumière des irrégularités fiscales majeures impliquant certains individus. Ces derniers font actuellement l’objet de révisions fiscales et de mesures d’exécution forcée au profit du fisc.
L’Office des changes avait déjà relevé, à travers la circulaire générale des opérations de change pour l’année 2022, les allocations pour les voyages touristiques et professionnels. Le plafond initialement fixé à 45.000 dirhams a été porté à 100.000 dirhams, avec une possibilité d’augmentation de 30 % sur la base de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 300.000 dirhams. Ces dispositions visaient à faciliter les voyages à l’étranger pour diverses raisons, y compris le tourisme, la Omra, le hajj ou les soins médicaux. Par ailleurs, la circulaire de l’année dernière a augmenté le plafond des allocations pour les voyages d’affaires, le portant de 60.000 à 100.000 dirhams.
D’après les sources de Hespress, certaines de ces Omras luxueuses se sont transformées en rendez-vous d’affaires et de négociations commerciales entre grands entrepreneurs, promoteurs immobiliers et hommes d’affaires. Ces rencontres auraient permis à certains d’entre eux de régler des litiges financiers et judiciaires grâce à l’intervention de médiateurs et d’intermédiaires influents.
Enfin, certaines personnes parmi ces « grands pèlerins » auraient usé de ces voyages comme stratégie pour échapper temporairement à leurs créanciers, le temps de mobiliser de nouveaux financements à l’étranger avant de revenir relancer leurs activités au Maroc.
The post Soupçons de transfert illégal de fonds : Les « VIP de l’Omra » dans le viseur du contrôle des changes appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.