Face à la crise politique et humanitaire grave et profonde qui sévit au Liban en raison des offensives israéliennes, la France a appelé à la tenue d’une conférence urgente en vue de réitérer l’impérative nécessité d’une cessation des hostilités et l’inscription dans une solution diplomatique. Le Maroc prendra également part à cette initiative.

A la fin du mois dernier, une offensive aérienne d’une envergure considérable a été lancée par Israël contre le territoire libanais, s’accompagnant de plusieurs opérations terrestres, ayant engendré la mort d’au moins 2.000 libanais.

Suite à cette crise, la France, à l’initiative de son président, Emmanuel Macron, et suite au déplacement au Proche et Moyen-Orient du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se prépare à organiser une conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, ce jeudi 24 octobre 2024 à Paris.

La conférence rassemblera un large éventail de participants, incluant des Etats partenaires, des représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, ainsi que des organisations internationales et régionales, sans oublier des acteurs de la société civile. L’objectif principal sera de mobiliser efficacement la communauté internationale pour répondre aux besoins pressants en matière de protection et de secours humanitaire pour la population du Liban. De plus, il s’agira d’explorer des moyens concrets de soutien aux institutions libanaises, avec un accent particulier sur les Forces armées libanaises.

Selon une source diplomatique proche du dossier, environ 70 représentants d’États et une quinzaine d’organisations internationales participeront à la conférence. Le chef de l’armée libanaise sera également présent par visioconférence et ne pourra pas faire le déplacement en raison de la situation tendue. Notre source a également confirmé que le Maroc prendra part à cet événement en tant que participant.

Par ailleurs, elle nous a précisé que cette conférence sera exclusivement et intégralement consacrée à la situation du Liban, sans aborder la situation à Gaza ou la dynamique régionale plus large du Moyen-Orient. Elle a ainsi rappelé que depuis onze mois, la guerre s’est déclenchée au sud du pays, régie initialement par un certain nombre de règles respectées. Cependant, la situation a franchi un nouveau seuil critique à la fin juillet avec « l’élimination de trois jokers, dont le chef militaire du Hezbollah« , a-t-elle indiqué.

En mi-septembre, une série d’opérations israéliennes, désignée par la suite comme « l’épisode des bipeurs », a marqué une escalade significative, transformant le conflit en une guerre à haute intensité, avec des pertes tragiques dépassant les 2.000 morts et plus de 10.000 blessés, sans compter près de 750.000 déplacés, sans inclure ceux ayant trouvé refuge en Syrie, a poursuivi notre source.

Ainsi, la conférence se fixe pour objectif d’apporter un soutien humanitaire massif à la population libanaise et aux secteurs essentiels touchés, notamment l’éducation et la santé. Parallèlement, elle cherche à renforcer l’appui aux forces de sécurité libanaises, qui évoluent dans un contexte de tensions exacerbées, où les déplacements massifs de populations et l’environnement de conflit alimentent les frictions intercommunautaires, a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter: « Dans ce contexte, l’armée est à la fois garante de la stabilité et de l’unité du Liban, mais elle se trouve, comme vous le savez, dans une situation difficile. Les salaires ne sont pas versés par l’Etat, et les troupes manquent parfois de vivres, de carburant et d’équipements. Il est donc impératif de renforcer le soutien international. Le troisième objectif, c’est de rappeler la nécessité d’une solution diplomatique rapide à ce conflit. Il faut au plus vite possible reprendre le chemin de la table des négociations et travailler sur les paramètres sécuritaires qui permettront une résolution durable de ce conflit« .

Selon la même source, le dernier objectif est de plaider pour une remise en marche des institutions libanaises, notamment les institutions souveraines pour refaire fonctionner l’Etat, a-t-elle clarifié.

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