Le 12e Rapport sur la Stabilité Financière confirme la résilience du système financier marocain durant l’exercice 2024. Banques, assurances, marchés de capitaux : tous les compartiments affichent une solidité rassurante, dans un environnement international toujours incertain.
La stabilité du système financier marocain a été globalement préservée au cours de l’exercice 2024, selon la 12e édition du Rapport sur la Stabilité Financière, présentée par Bank Al-Maghrib en collaboration avec l’ACAPS et l’AMMC. Malgré un contexte international marqué par des tensions géopolitiques, une volatilité persistante des marchés et des incertitudes macroéconomiques, les fondamentaux des institutions financières marocaines se sont consolidés.
Un système bancaire robuste et bien capitalisé
Le secteur bancaire reste le pilier du système financier national. En 2024, les banques marocaines affichaient un ratio de solvabilité global de 15,3 %, bien au-delà du minimum réglementaire. La rentabilité s’est renforcée avec un retour sur fonds propres (ROE) atteignant 10,1 %, tiré par la progression du produit net bancaire. Le taux de créances en souffrance est resté contenu à 8,3 %, et bien provisionné à hauteur de 68 %.
Le rapport souligne également la montée en puissance des enjeux liés au climat et à la durabilité. Bank Al-Maghrib incite les établissements à intégrer les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur gouvernance et dispositifs de gestion.
Assurances : solidité financière et défis de marché
Le secteur des assurances a poursuivi sa croissance en 2024, avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,6 %, atteignant 57,5 milliards de dirhams. Les bénéfices nets ont progressé de 30,7 %, tirés par la branche non-vie. Toutefois, les placements financiers restent exposés à la volatilité des taux d’intérêt, générant des moins-values latentes sur certains portefeuilles.
L’ACAPS accélère la mise en œuvre du cadre prudentiel basé sur les risques (SBR), afin de mieux calibrer les exigences face à l’évolution des marchés.
Marchés de capitaux : reprise boursière, mais faible profondeur
Le marché boursier a enregistré un rebond notable en 2024, avec une hausse de 11,8 % du MASI, reflétant le regain de confiance des investisseurs et l’amélioration des résultats des sociétés cotées. Toutefois, la capitalisation reste limitée à 47,4 % du PIB, ce qui témoigne d’un besoin de dynamisation plus structurelle.
Le marché obligataire reste dominé par les émissions de l’État, dans un contexte de financement budgétaire accru. Le segment de la dette privée, encore étroit, demeure une priorité pour l’AMMC, qui cherche à élargir la base des émetteurs et renforcer la liquidité.
Risques macrofinanciers sous surveillance
Le rapport met en exergue plusieurs facteurs de vigilance : les tensions géopolitiques, les effets du changement climatique, la dépendance énergétique ainsi que les incertitudes autour de l’inflation mondiale. Toutefois, les perspectives de croissance restent favorables, avec un PIB prévu en hausse de 3,2 % en 2025, selon les projections officielles.
Bank Al-Maghrib poursuit ses efforts de surveillance systémique. Des stress tests réalisés en 2024 sur les banques marocaines ont confirmé leur résilience face à divers chocs hypothétiques, financiers et économiques.
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