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La bureaucratie syndicale au Maroc soulève des problématiques profondes, impactant la fluidité des décisions, la participation des membres et la défense des droits des travailleurs, fait savoir une récente étude publiée par le Centre Démocratique Arabe.
Une étude approfondie intitulée « La bureaucratisation du syndicalisme au Maroc : une étude sociologique sur les déterminants, manifestations et implications », réalisée par le chercheur Lahcen Zehouani et publiée par le Centre Démocratique Arabe, met en exergue les défis auxquels est confronté le mouvement syndical marocain. En effet, bien que la bureaucratie, fondée sur des structures administratives et des règles strictes, soit essentielle à l’efficacité des organisations, elle engendre souvent des dysfonctionnements qui compromettent leur flexibilité et leur réactivité.
L’étude révèle que dans les organisations syndicales, les structures bureaucratiques, bien que jugées indispensables, deviennent des normes rigides, transformées en objectifs en soi au lieu de servir d’outils facilitant le bon fonctionnement et l’accomplissement des missions syndicales.
De plus, les résultats de cette recherche montrent que les procédures mises en place deviennent parfois des barrières à la participation active des membres, menant à une prise de conscience chez ces derniers que leurs intérêts diffèrent de ceux des élites syndicales, créant des tensions et des conflits, en particulier lorsque la direction syndicale tente de monopoliser le processus décisionnel, limitant ainsi la démocratie interne et freinant l’engagement des membres.
Au-delà des considérations institutionnelles, l’étude met également en lumière l’impact de cette bureaucratie sur la motivation et l’autonomie des membres des syndicats. Un excès de rigueur organisationnelle peut étouffer l’initiative individuelle, exacerbant le fossé entre la direction et les bases, ce qui pourrait nuire à la productivité des syndicats et entraver leurs capacités à défendre efficacement les droits des travailleurs et à obtenir de nouveaux acquis.
La situation est d’autant plus préoccupante dans le contexte des pays du tiers monde, y compris ceux du Maghreb, où l’absence de gouvernance syndicale aggrave les fragilités existantes, affirme l’étude. La comparaison entre le mouvement syndical marocain et son homologue tunisien illustre cette problématique. La bureaucratie s’impose ici comme une forme de domination, similaire à celle observée dans les partis politiques en proie à des défis similaires, tels que l’hégémonie des dirigeants vieillissants et le manque de transparence dans la gestion.
Cette conjoncture, selon la même source, a conduit à l’affaiblissement de la capacité des syndicats à encadrer les travailleurs, chars de la fragmentation et du désespoir qui érodent la confiance des travailleurs, employés et fonctionnaires dans le mouvement syndical.
De plus, la montée du factionnalisme parmi les travailleurs, illustrée par l’émergence de luttes de factions et leur organisation en divers groupes de coordination, est un indicateur clé de la crise du syndicalisme au Maroc et dans d’autres pays maghrébins. Cette crise, essentiellement tributaire de la bureaucratisation, compromet les fondements de la démocratie interne au sein des organisations syndicales et appelle à une réflexion profonde sur leurs modes de fonctionnement.
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