Deux camions transportant du bétail en provenance d’Espagne sont bloqués depuis trois jours au port de Tanger, en raison d’un litige autour du paiement des droits d’importation. Une situation qui alimente l’inquiétude des professionnels du secteur et met en lumière des divergences d’interprétation entre importateurs et administration douanière.
Selon des informations obtenues par Hespress, les deux véhicules, chargés de veaux destinés à l’engraissement, ont été immobilisés dès leur arrivée au port, en attendant que l’entreprise importatrice s’acquitte des taxes exigées. Les services douaniers auraient réclamé le règlement d’un montant représentant 240 % de la valeur de la marchandise.
Les importateurs contestent cette décision, rappelant que le gouvernement avait annoncé, dans le cadre de sa stratégie de soutien au marché national de la viande rouge, l’exonération des droits de douane et de la TVA pour les sociétés procédant à l’importation. Ils dénoncent ce qu’ils qualifient de « double discours », susceptible de fragiliser davantage une filière déjà marquée par la hausse des coûts de production et la raréfaction de l’offre locale.
« Une telle opération risque de nous causer des pertes colossales, mais aussi d’entacher l’image du Maroc à l’international si des associations européennes de défense des animaux s’emparent du dossier », prévient l’un des opérateurs.
Face à l’incertitude, plusieurs professionnels auraient déjà suspendu leurs opérations d’importation, tandis que d’autres camions ont été contraints de rebrousser chemin vers les exploitations espagnoles depuis Algésiras. Les importateurs redoutent désormais la mort de certains veaux à bord des véhicules immobilisés, ce qui pourrait provoquer un effet domino sur l’ensemble du bétail et susciter une vague de critiques des ONG de protection animale.
De leur côté, des représentants de l’Association des importateurs de bétail pointent du doigt la responsabilité des ministères de l’Agriculture et des Finances, accusés de ne pas avoir débloqué à temps le quota de 150 000 têtes exemptées de taxes prévu par le gouvernement. « Cette décision aurait dû être entérinée en Conseil de gouvernement avant la fin de la période fixée, afin d’éviter de placer les opérateurs dans une telle impasse », déplorent-ils.
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