À l’approche de la 9e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui se tiendra du 20 au 22 août à Yokohama, le Japon se montre vigilant face aux tentatives récurrentes d’introduction du front polisario, non reconnu, dans les instances officielles de ce rendez-vous majeur.
À quelques jours de l’ouverture de la conférence, le gouvernement japonais a reçu l’ambassadeur algérien à Tokyo, lors d’une rencontre qualifiée de « visite de courtoisie ». Le vice-ministre des Affaires étrangères japonais a échangé avec le diplomate algérien sur le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans les domaines économique et diplomatique, indique un communiqué du MAE japonais.
Au-delà de ces échanges officiels, cette entrevue peut être vue comme une prise de précaution de Tokyo pour prévenir toute répétition des incidents ayant émaillé les précédentes éditions de la TICAD. Le Japon tient à ce que ce forum consacré au développement et à la coopération avec l’Afrique ne soit pas le théâtre d’instrumentalisation politique.
Pour rappel, lors de la TICAD 8, organisée en 2024 à Tokyo, une délégation du polisario, soutenue par l’Algérie, avait tenté de s’infiltrer dans la conférence. Le prétendu représentant du polisario auprès de l’Union africaine s’était introduit au sein de la délégation algérienne en exhibant une pancarte mentionnant la chimérique « rasd ».
Le ministre délégué japonais des Affaires étrangères, Fukazawa Yoichi, qui intervenait en séance plénière, avait affirmé que l’intrusion du “polisario” à cette réunion “ne change en rien la position du Japon”, à savoir la non reconnaissance de cette entité fantoche. Le Japon a également souligné qu’il n’invite aux Conférences de la TICAD que les Etats membres des Nations Unies.
En 2023, lors de la TICAD organisée en Tunisie, une controverse similaire avait eu lieu, avec la participation du chef du polisario, Brahim Ghali, invité unilatéralement par les autorités tunisiennes. Le Japon, co-organisateur du sommet, avait alors rappelé que seules les entités reconnues par les Nations unies sont officiellement admises. Son ministre des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi avait confirmé que le Japon n’avait pas invité l’entité chimérique au Sommet de la TICAD VIII et qu’il avait appelé la partie tunisienne à prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard. Par la même occasion, la diplomatie japonaise avait souligné que la position du Japon ne reconnaissant pas le Sahara comme Etat, demeure « inchangée ».
Le Japon maintient une position claire : la TICAD doit rester un espace dédié à la coopération au développement, respectueux de la légalité internationale et exempt d’instrumentalisation politique.
Depuis 1993, cette conférence triennale est organisée par le Japon en partenariat avec les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine. Elle rassemble chefs d’État, responsables institutionnels, acteurs économiques et représentants de la société civile autour de dossiers clés comme la santé, les infrastructures, la transition énergétique ou l’éducation.
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