La société TikTok a consenti à établir un dialogue avec le Maroc pour aborder les préoccupations liées à la diffusion de contenus négatifs par son application. Une démarche qui pourrait même aboutir à l’ouverture d’un bureau dans le Royaume pour mieux comprendre l’identité marocaine, a dévoilé le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid.

En réponse aux questions des parlementaires, lors de la séance hebdomadaire à la Chambre des conseillers, sur les défis et les aspects négatifs imposés par l’application TikTok, le ministre a indiqué que l’entreprise TikTok a accepté d’engager un dialogue avec le Maroc, au cours duquel des efforts seront déployés pour que la plateforme saisisse les nuances de la culture marocaine.

Bensaid a également souligné que le Maroc souhaite aborder les défis que rencontrent la société marocaine en matière de valeurs, de « Tamghrabit » et de ce qui est considéré comme approprié ou non en termes de contenu diffusé.

De plus, il a franchement évoqué la complexité d’imposer une interdiction absolue et d’établir une surveillance rigoureuse, soulignant la capacité des technologies telles que les VPN à contourner les restrictions, qu’elles soient utilisées par les particuliers ou par les entreprises elles-mêmes. Dans ce contexte, le responsable a mis en exergue le rôle essentiel des familles, en les exhortant à activer les contrôles parentaux pour superviser les contenus auxquels les enfants accèdent. « Le gouvernement peut initier des mesures et sensibiliser l’opinion, mais la responsabilité première incombe aux familles« , a-t-il affirmé.

Le ministre a notamment souligné l’importance cruciale d’appliquer rigoureusement les lois en cas de diffamation, d’insultes, de calomnies et de propagation de fausses informations. Pour le ministre, il est indispensable que les victimes de telles infractions déposent plainte, car la justice ne peut intervenir sans cela.

Par ailleurs, Bensaid a insisté sur la nécessité d’unir les efforts pour engager un dialogue constructif avec les grandes plateformes mondiales, désignées sous l’acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Il a noté que les limites de la liberté d’expression diffèrent considérablement d’un pays à l’autre, soulignant ainsi l’importance de faire comprendre les spécificités culturelles de chaque nation. À cette fin, une coalition régionale s’impose.

Le ministre a ajouté que la question des valeurs représente désormais un défi partagé à l’échelle de la « région arabe ». Il a déclaré: « Nous avons formé une coalition avec plusieurs pays arabes pour aborder les défis auxquels nous faisons face dans l’ère numérique, y compris ceux liés aux valeurs arabes en général et à Tamghrabit en particulier« .

« La manière dont ces entreprises perçoivent le concept de liberté d’expression et des valeurs est différente de la façon dont nous en tant que Marocains, la percevons« , a poursuivi le responsable. Et de noter: « Nous avons ouvert le dialogue et misons sur la coalition, comme l’ont fait d’autres pays. Nous souhaitons établir un dialogue avec ces grandes entreprises qui se considèrent comme des quasi-Etats et désignent des interlocuteurs pour discuter avec les gouvernements« .

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