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on - Apr 10 -
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Les camps de Tindouf, situés en territoire algérien, sont actuellement le théâtre d’un mouvement de protestation sans précédent et d’une vive agitation populaire. À l’origine de cette tension : un nouveau massacre perpétré par des éléments de l’armée algérienne, mercredi 9 avril 2025, contre des civils sahraouis. Le drame a fait au moins un mort et neuf blessés, selon les premières informations.
Des sources locales bien informées rapportent que cette tragédie a déclenché une vague massive de protestations au sein des camps, accompagnée d’une indignation générale face au silence de la direction du Front Polisario, accusée de ne jouer aucun rôle pour protéger les populations sahraouies contre les agressions répétées.
Selon plusieurs témoignages recueillis depuis les camps — dont Hespress détient des enregistrements audio —, les familles des victimes ont rapidement organisé des manifestations de colère. Elles ont formé des groupes de pression au sein des personnes retenues dans les camps, réclamant l’ouverture d’une enquête approfondie sur les circonstances de ce crime et la poursuite des responsables. Ce mouvement intervient dans un climat de ressentiment croissant envers les autorités algériennes, accusées de continuer à réprimer les populations sahraouies, avec la complicité silencieuse d’une direction du Polisario de plus en plus perçue comme un simple appareil sans pouvoir décisionnel, ni réelle volonté de défendre ceux qu’elle prétend représenter.
Des slogans inédits ont été scandés dans les camps, exigeant la fin d’un calvaire sahraoui qui dure depuis trop longtemps. Des voix s’élèvent également pour appeler à accepter l’initiative d’autonomie proposée par le Royaume du Maroc, en cas de prolongation de la situation actuelle de répression et de captivité imposée par une direction qualifiée de corrompue.
Dans le cadre de son suivi des questions relatives aux droits de l’Homme, l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (ASADEDH) a fermement condamné ce qu’elle a qualifié de « massacre atroce » commis par l’armée algérienne dans la zone de « El-Arkoub » du camp de Dakhla, au sud-ouest de l’Algérie. Le bilan communiqué fait état de deux morts et de neuf blessés, dont trois dans un état critique.
Dans un communiqué dont Hespress détient copie, l’association, basée à Madrid, précise qu’une unité de l’armée algérienne a ouvert le feu de manière indiscriminée sur des civils sahraouis non armés, dans une zone située à environ 150 kilomètres de Rabouni. La tension est montée d’un cran après l’identification d’une des victimes, le citoyen sahraoui Sidi Ahmed Bellali, originaire de la région d’El-Arkoub.
L’association a lancé un appel pressant en faveur d’une intervention urgente pour protéger les civils dans les camps de Tindouf. Elle exhorte également l’ensemble des organisations de défense des droits humains à condamner fermement ces actes et à dénoncer ce qu’elle qualifie d’« interventions répétées de l’armée algérienne contre les populations sahraouies ».
Réagissant à ce drame, Ramadan Massoud El-Arabi, président de l’ASADEDH, a déclaré que ce qui s’est produit dans la zone d’El-Arkoub constitue une « dérive extrêmement grave dans le cycle des violations commises contre les civils sahraouis dans les camps de Tindouf ». Il a souligné que « le silence suspect de la direction du Polisario face à cette tragédie ébranle encore davantage la confiance, déjà fragile, des Sahraouis envers ceux qui prétendent être leur seule représentation légitime ».
Dans une déclaration à Hespress, Ramadan Massoud a affirmé que les protestations qui ont éclaté après le massacre traduisent une montée en puissance de la colère, en particulier chez les jeunes sahraouis, qui refusent désormais d’être les victimes d’un conflit de pouvoir entre l’armée algérienne et la direction du Polisario. Il a également alerté sur la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire dans les camps, en l’absence totale de protection effective pour les civils.
Concernant les revendications exprimées, l’activiste a indiqué que « l’augmentation des appels au retour au Maroc reflète un profond changement de conviction parmi une large frange des Sahraouis. Beaucoup voient aujourd’hui le rattachement à la patrie comme la seule voie possible pour mettre fin à leurs souffrances, dans un contexte d’impunité persistante et d’absence totale de dialogue au sein des camps ».
Le Réseau des ONG sahraouies a lui aussi fermement condamné ce crime odieux commis par une unité de l’armée algérienne à l’intérieur des camps. Dans un communiqué parvenu à Hespress, le réseau qualifie les faits de « meurtre prémédité » constituant une violation flagrante des principes du droit international humanitaire.
Le réseau fustige également « l’échec retentissant » du Polisario dans sa mission de protection des civils et accuse ses forces de sécurité d’avoir couvert les auteurs du massacre, dissimulé les preuves et étouffé toute tentative de réclamer une enquête. Il souligne par ailleurs l’absence de statut juridique clair pour les camps et l’inexistence d’une protection internationale, alors que ces zones sont bouclées par des fils barbelés et des murs de sable, à l’abri de tout contrôle international garantissant les droits et libertés fondamentales.
Le Réseau appelle les mécanismes onusiens et les juridictions compétentes à engager des poursuites contre les responsables de ces exactions, y compris pour les crimes antérieurs, tels que l’incendie criminel de jeunes Sahraouis dans un puits de prospection aurifère en 2022, ou encore les bombardements aériens ayant visé des civils à la frontière algéro-mauritanienne. Le silence de la communauté internationale face à ces violations ne fait, selon le réseau, qu’alimenter l’impunité et compromettre toute perspective de règlement politique du conflit.
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