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Alors que la presse française annonce un accord imminent entre producteurs de tomates marocains et français pour éviter un chevauchement de production sur le marché hexagonal, la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) nuance ces affirmations. Si des discussions ont bien eu lieu en marge du Salon international de l’agriculture de Paris, l’organisation affirme à Hespress qu’aucun accord définitif n’a encore été arrêté.
Une semaine après la clôture du rendez-vous agricole parisien, des médias français, dont le site REUSSIR, ont rapporté qu’un accord avait été conclu entre producteurs des deux pays. L’objectif : éviter une concurrence directe entre les tomates cerises marocaines et françaises au début de la saison de production en France.
Selon REUSSIR, le président de Légumes de France (FNSEA) a affirmé que pas moins de quatre réunions avaient été organisées depuis avril 2024 entre les représentants des producteurs des deux pays, notamment lors du Salon de l’agriculture de Meknès (SIAM) et celui de Paris. Ces échanges, impliquant aussi l’Association des organisations de producteurs de tomates et de concombres en France, visaient à établir un cadre de coordination pour la mise en marché des tomates cerises marocaines et françaises.
L’objectif principal de ces réunions serait de « parvenir à un accord pour éviter que les tomates cerises marocaines n’impactent le marché français en début de saison », précisant que la signature de cet accord est prévue à Rabat, au Maroc.
De son côté, Rachid Benali, président de la COMADER, confirme à Hespress la tenue de ces discussions, tout en insistant sur le fait qu’aucune décision définitive n’a encore été prise. « Les producteurs marocains de tomates ont effectivement rencontré leurs homologues français lors du Salon de Paris, avec la participation de l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) basée à Agadir», explique-t-il.
L’idée d’un accord en mars est bien évoquée, mais le responsable reste prudent : « Rien n’est encore certain et nous ne pouvons confirmer qu’une signature interviendra à cette date », précise Benali. Il tient également à clarifier le rôle de la COMADER, qui n’intervient pas directement dans ces négociations : « Ce dossier touche à des enjeux politiques entre le Maroc et l’Union européenne, nous préférons ne pas nous y impliquer pour éviter d’envenimer la situation ».
La possibilité d’un accord s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre producteurs français et marocains. La filière française de la tomate, représentée par plusieurs syndicats, dénonce régulièrement la concurrence des importations marocaines, jugées déloyales en raison de coûts de production plus faibles au Maroc.
D’après REUSSIR, le marché de la tomate a longtemps été équilibré, les productions marocaines étant destinées à l’export hors saison. Cependant, l’essor des tomates cerises et l’extension des cultures au sud du Maroc ont bouleversé cette dynamique. Aujourd’hui, ces tomates marocaines, cultivées sous serres non chauffées et irriguées par de l’eau dessalée, arrivent désormais sur le marché français à des prix imbattables.
Face à cette situation, le gouvernement français et les organisations agricoles cherchent à encadrer les importations. D’ailleurs, la réactivation du comité mixte franco-marocain des fruits et légumes, suite à la visite du président Emmanuel Macron au Maroc en octobre dernier, témoigne de l’importance stratégique de cette question.
Les producteurs français, notamment via Les Légumes de France, restent vigilants. Ils attendent avec impatience la concrétisation d’un accord réglementant l’arrivée des tomates marocaines sur leur marché. Pour l’instant, l’issue de ces discussions reste incertaine, mais leur impact sur le secteur agricole franco-marocain pourrait être significatif.
L’hostilité de certains syndicats français envers ces importations ne faiblit pas. La Coordination Rurale, organisation agricole de droite, avait déjà appelé à la suppression de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Maroc avant même l’ouverture du Salon de Paris. Un signe que la bataille autour de la tomate est loin d’être terminée.
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