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C’est une scène aussi rocambolesque qu’inattendue qui s’est jouée à Touba il y a deux semaines et dont les détails viennent de s’éclaircir devant le tribunal des flagrants délits de Diourbel. Samba Camara, 26 ans, célibataire et résidant à Touba 28, se retrouve au cœur d’une affaire de vol de bétail qui a fait grand bruit dans la ville sainte. Selon le quotidien L’AS, le jeune homme, qui prétend être vendeur de smartphones, a été pris la main dans le sac – ou plutôt, la corde à la main – en plein acte de vol dans le quartier Dianatou.
Un vol en plein jour et sous les yeux d’un commerçant médusé
L’affaire remonte à une matinée ordinaire à Dianatou. Abdou Lahat Anne, commerçant, était tranquillement installé devant son étal de foin, récitant le Coran, lorsqu’il remarque un homme s’éloigner avec l’un de ses moutons. Stupéfait par une telle audace, il n’a pas hésité une seconde à se lancer à sa poursuite. Samba Camara, déjà occupé à attacher l’animal avec une corde, a tenté de se justifier maladroitement en prétextant qu’une mystérieuse dame lui aurait demandé de récupérer le mouton. Une explication qui n’a convaincu ni le commerçant ni la foule de curieux qui s’était rapidement amassée autour des deux hommes.
L’AS rapporte que, face aux accusations d’Abdou Lahat Anne, le jeune homme est resté figé, incapable de fournir davantage d’arguments. Alertée, la police est intervenue pour embarquer Samba Camara, qui a fini par avouer ses intentions devant les enquêteurs.
Des aveux qui volent en éclats devant le tribunal
Mais c’est lors de son passage devant la barre du tribunal de grande instance de Diourbel, le 12 décembre 2024, que l’affaire a pris une tournure encore plus intrigante. Contrairement à ses aveux faits en garde à vue, Samba Camara a nié les faits, tentant de revenir sur ses déclarations antérieures. Une stratégie que le président du tribunal, M. Diène, a rapidement balayée, soulignant les contradictions flagrantes entre ses propos actuels et ses aveux circonstanciés.
Son avocat, Me Cheikh Ngom, a tenté de plaider la non-reconnaissance des faits, mais le tribunal a finalement disqualifié le chef de vol de bétail en vol simple. Reconnu coupable, Samba Camara a été condamné à six mois de prison ferme, une peine qu’il devra purger à la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Diourbel.
Le verdict divise les opinions à Touba.
L’affaire Samba Camara a laissé les habitants de Touba perplexes. Tandis que certains dénoncent un acte inacceptable dans une ville où la foi et la solidarité priment, d’autres s’interrogent sur la situation sociale du jeune homme, qui l’aurait poussé à s’aventurer dans un tel acte désespéré.
Quoi qu’il en soit, comme le souligne L’AS, cette affaire illustre les défis auxquels font face les tribunaux dans la gestion des affaires de vol en milieu rural, où les tensions sociales et économiques jouent souvent un rôle sous-jacent.
Pour Samba Camara, désormais derrière les barreaux, l’histoire servira sans doute de leçon. Quant à Abdou Lahat Anne, il pourra, pour sa part, retrouver une certaine tranquillité d’esprit… tout en gardant un œil attentif sur ses moutons.