Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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À mon avis, un livre utile sert à consigner une mémoire et à la transmettre aux générations suivantes. C’est du moins ce que j’ai pensé en écrivant mon livre «Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat».
Publié en 2008 et aujourd’hui épuisé, cet ouvrage avait comme objectif de dévoiler le ressenti d’une tranche de la population locale sur la cohabitation franco-marocaine et de donner aux jeunes et aux moins jeunes une idée sur le vécu quotidien des adultes avant l’Indépendance.
Sur une liste de 32 anciens de la cité d’El Jadida qui ont témoigné pour ce livre, beaucoup hélas ont disparu : le militant Mohammed Kasmi, l’historien Mohammed Chiadmi, l’artiste-peintre Mohammed Lourak, Mohammed Serghini, Mostafa Bencherki, Ghali El Alami, Driss Lemssefer, Boubker Berkaoui, Driss Chakiri, Larbi Belabès, Hassane Bazwi et Mostafa Ennassiri.
Cet échantillon groupait des notables, des nationalistes et des anciens Jdidis. Par le biais de mon livre, toutes ces personnes aujourd’hui disparues et toutes les autres heureusement encore en vie ont laissé pour la postérité un témoignage sur ce qu’ils avaient vécu localement lors d’une période exceptionnelle dans l’histoire du Maroc.
D’autre part, mon livre « El Jadida 1949-1969, Paroles de femmes », paru en avril 2016, est venu justement pour prolonger cette démarche de transmission de la mémoire, démarche entamée depuis 2007 avec les témoignages des Français anciens de la ville dans le recueil Paroles de Mazaganais, suivie par l’ouvrage consacré au regard marocain sur la même période dans Souvenirs Marocains et, en 2013, avec les bribes de la mémoire juive dans La Communauté juive de la ville d’El Jadida.
Ces livres, comme d’autres de ce genre, servent à la transmission de la mémoire à l’intention des plus jeunes. Mais cette transmission, sous forme écrite, se heurte à de multiples handicaps matériels tels que le manque de moyens et de lieux de lectures, les difficultés de distribution du livre et l’absence de soutien aux auteurs de ce genre de publications. La lecture papier n’est donc pas l’apanage de la majorité des Marocains puisque, comme l’a dit un ancien ministre de la Culture, le Marocain ne consacre à la lecture que quelques minutes par an. Ce qui est tristement insignifiant.
Au niveau local et provincial, les lieux de la lecture publique, censés remplir le vide et pallier le manque en documentation, ne jouent pas pleinement leur rôle. Les bibliothèques et médiathèques de la ville d’El Jadida (et de ses communes) dédiées à la lecture ne disposent pas de la totalité des écrits en question ou n’en disposent pas du tout. C’est d’ailleurs ce que déplorent nombre d’étudiants, notamment de la faculté des lettres qui viennent s’enquérir des écrits se rapportant directement à l’histoire de la ville et des Doukkala et qui n’ont pas les moyens suffisants pour les acquérir.
Le chantier de la mémoire est bien vaste, faisons donc en sorte que chacun de nous participe à en sauver un petit bout par la lecture et l’écriture. L’historien français Georges Duby ne disait-il pas : « L’histoire est une mémoire, et la mémoire est utile pour se bien conduire».
*Auteur-éditeur des Cahiers d’El Jadida
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