Après plusieurs saisies dans les aéroports, la douane a mis au jour un réseau international de trafic d’or qui utilise des femmes comme passeuses. L’or saisi est soupçonné d’alimenter des opérations de blanchiment menées par des hommes d’affaires turcs, révèlent nos sources.
Les autorités douanières marocaines sont en état d’alerte face à une nouvelle forme de trafic transfrontalier qui prend de l’ampleur. Grâce à leurs systèmes de ciblage informatisés, les services de contrôle ont réorienté leurs efforts vers la surveillance des passagers en provenance de destinations jugées sensibles, avec une attention particulière pour la Turquie.
Selon des sources bien informées de Hespress, les enquêtes menées ces derniers mois mettent en lumière l’existence d’un réseau structuré qui utilise des femmes comme principales passeuses. Les suspects dissimulent de l’or dans leurs bagages, réparti en petites quantités pour échapper aux contrôles. Une femme a récemment été interpellée à son arrivée d’Istanbul, après avoir effectué plusieurs voyages vers la Turquie. La fouille minutieuse de ses affaires a permis la saisie d’importantes quantités d’or. L’enquête a confirmé son lien avec une organisation turque spécialisée dans ce type de contrebande et qui la rémunérait pour chaque opération.
En outre, les services douaniers se sont penchés sur le circuit emprunté par l’or une fois introduit au Maroc. Les informations recueillies révèlent que ce métal précieux est injecté dans l’économie nationale à travers des investissements immobiliers et commerciaux, dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent. Cette stratégie aurait permis à des hommes d’affaires turcs de transférer leurs capitaux hors de Turquie, un pays fragilisé par une inflation galopante et une monnaie en chute libre.
Face à cette menace, les autorités marocaines ont renforcé les contrôles dans les aéroports et les ports. Les femmes voyageant depuis certaines destinations sont désormais soumises à une surveillance renforcée. Les bijoux personnels tels que bagues, bracelets, colliers ou boucles d’oreilles restent exemptés de déclaration spécifique, mais uniquement dans la limite de 500 grammes et lorsque leur nombre et leur valeur correspondent au profil social de la détentrice. En cas de doute, les services appliquent une vigilance stricte.
La Douane travaille également en collaboration avec la cellule nationale de traitement du renseignement financier et d’autres institutions partenaires afin de croiser les données et déjouer les tentatives de blanchiment. Les informations recueillies par la cellule d’analyse de données permettent de retracer les circuits de contrebande et d’identifier les pays d’origine des contrebandiers, permettant de prévenir l’introduction d’or de contrebande dans l’économie légale et à mettre un terme aux liens entre ce trafic et d’autres activités criminelles, notamment le commerce de stupéfiants.
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