Selon les dernières statistiques publiées par l’Office européen Eurostat, plus de 188.000 citoyens marocains ont obtenu, à la fin de l’année dernière, un titre de séjour dans l’un des États membres de l’Union européenne. Ce chiffre s’inscrit dans un ensemble de plus de 3,5 millions de titres de séjour accordés par les pays de l’Union à des ressortissants de pays tiers, en recul de plus de 8 % par rapport à 2023, année où le total avait dépassé les 3,8 millions.
Les Marocains se positionnent ainsi au troisième rang des bénéficiaires, avec une progression annuelle de plus de 4 %, derrière les Ukrainiens (plus de 295.000 titres) et les Indiens (plus de 192.000). En 2024, le travail a constitué le premier motif d’octroi, représentant 31,9 % des titres délivrés, suivi des raisons familiales qui ont compté pour plus de 27 %.
L’institution européenne souligne également que les autres motifs, dont la protection internationale, représentaient plus du quart des attributions. Par ailleurs, plus de 549.000 titres de séjour ont été délivrés pour des raisons éducatives, soit plus de 15 % du total, avec une légère augmentation annuelle avoisinant 1 %.
Dans le détail, les Afghans arrivent en tête des bénéficiaires de titres de séjour pour asile et protection, représentant plus de 84 % des délivrances pour ce motif, suivis des Syriens et des Bangladais. Les Marocains, pour leur part, dominent largement la catégorie des titres octroyés pour raisons familiales, avec une part de plus de 46 %, devant les Colombiens et les Turcs. En revanche, les ressortissants chinois se distinguent principalement par l’obtention de titres pour motifs éducatifs.
Du côté des pays d’accueil, l’Espagne occupe la première place avec plus de 561.000 titres de séjour délivrés, soit environ 16 % du total européen. Elle est suivie par l’Allemagne, avec plus de 544.000 titres, puis par la Pologne, l’Italie et la France. À elles seules, ces cinq nations ont délivré plus de 65 % des titres enregistrés dans l’Union européenne au cours de l’année écoulée.
À l’opposé, les plus fortes baisses ont été observées en Estonie, suivie de Malte, de la Slovaquie, de la Finlande et de la Slovénie. En revanche, les plus fortes hausses ont été constatées en Grèce (+24 %) et à Chypre (+16 %), ces deux pays ayant accordé à eux seuls plus de 128.000 titres de séjour à des ressortissants de pays tiers.
Les analyses d’Eurostat mettent aussi en évidence une différence selon le genre : le travail représente le motif principal d’obtention d’un premier titre de séjour pour les hommes, tandis que les femmes sont majoritairement concernées par les titres accordés pour raisons familiales.
Le rapport met en avant plusieurs facteurs déterminants dans le choix de la destination des ressortissants extra-européens, au premier rang desquels figure la proximité géographique. Ainsi, un grand nombre d’Ukrainiens et de Biélorusses se sont installés en Pologne, de nombreux Albanais en Grèce, et une part importante de Marocains en Espagne et en France.
Enfin, l’office européen rappelle le rôle des liens historiques et linguistiques. De nombreux Vénézuéliens, Colombiens et Péruviens ont ainsi choisi de s’installer en Espagne ; un grand nombre de Marocains, Algériens et Tunisiens en France ; tandis que les Brésiliens et les ressortissants du Cap-Vert privilégient le Portugal.
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