Hier, la salle 1 du Tribunal des flagrants délits de Dakar a été le théâtre d’un récit glaçant. A. Dieng, étudiante en Droit de 21 ans, a été condamnée à un an de prison ferme pour avortement clandestin, suppression d’enfant et profanation de cadavre, rapporte L’Enquête.
Cette jeune femme, mariée depuis un mois, portait un fœtus de six mois, fruit de sa relation avec son mari. En proie à la peur du jugement social et au poids des conventions, elle aurait expulsé son bébé avant de le jeter dans une fosse septique. C’est un déboucheur, appelé pour une canalisation bouchée, qui a fait la macabre découverte dans l’immeuble où la mère de l’accusée travaille.
Un geste défendu, une histoire troublante
Face aux juges, A. Dieng a plaidé non coupable, affirmant qu’elle ignorait être enceinte. “Je pensais que c’étaient mes règles. Quand je suis allée aux toilettes, j’ai senti quelque chose s’échapper de mon corps. J’ignorais que c’était un enfant, a-t-elle déclaré. Pourtant, le certificat médical établit que le fœtus était vivant au moment de l’expulsion.
Le représentant du parquet a décrit des actes délibérés visant à se débarrasser du fœtus : « Elle n’a pas informé son mari ni effectué de visites prénatales. Elle a agi en toute discrétion pour expulser et dissimuler l’enfant.” Il a requis trois ans de prison ferme.
Un avenir brisé pour une étudiante
L’avocat de la défense, Me Mamadou Guèye, a tenté d’obtenir la clémence du tribunal, arguant d’un possible avortement accidentel et soulignant le statut d’étudiante de sa cliente. Cependant, la gravité des faits n’a pas convaincu les juges, qui ont retenu les charges. A. Dieng a été jugée coupable et condamnée à un an de prison ferme.
Ce drame met en lumière les pressions sociales et les tabous entourant les grossesses non conformes aux normes traditionnelles, ainsi que les tragédies personnelles qui peuvent en découler. À 21 ans, A. Dieng voit son avenir compromis, alors que son geste continuera de hanter sa mémoire et celle de ses proches.
Comme l’écrit L’Enquête, ce procès laisse un goût amer, mêlant désespoir et incompréhension face à une société où le poids des conventions peut conduire à des actes irréparables.
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