Une grave vague épidémiologique de paludisme et de diphtérie s’est emparée de plusieurs régions du sud en Algérie. Les appels à l’aide des citoyens frappés par ces maladies infectieuses devant l’oubli des autorités algériennes, se multiplient sur les réseaux sociaux, tandis que les pays limitrophes comme le Mali et la Tunisie, devraient se préparer à la résurgence de ces maladies infectieuses longtemps combattues par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Afrique.

Ces deux derniers mois, les régions du sud en Algérie subissent une multiplication des cas de paludisme et de diphtérie, deux maladies « officiellement » éradiquées de ce pays selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé.

Mais le retour de ces maladies infectieuses qui font des ravages en Afrique subsaharienne, a ébranlé le système de santé algérien, déjà défaillant dans les régions du sud, laissées pour compte par les autorités algériennes.

Les cas ont augmenté de façon exponentielles depuis la fin août devant l’incapacité des autorités sanitaires à prodiguer les soins nécessaires.

Cette situation a conduit à la mort d’au moins 40 personnes sur un total de 536 cas recensés, dans la wilaya d’In Guezzam, où Tinzaouatine, ville frontalière avec le Mali, est la plus touchée, selon des sources médiatiques algériennes.

Selon le professeur Kamel Sanhadji, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), au moins 28 cas de décès recensés dans le Grand-Sud causés par l’épidémie de la diphtérie (115 cas au total), 27 cas ont été enregistrés à Tinzaouatine et un seul cas à In Guezzam, ce lundi.

« Cette épidémie est concomitante avec le paludisme qui s’est propagé en cette période propice marquée par les dernières pluies ayant provoqué des eaux stagnantes et l’émergence de moustiques dans le désert, sachant que la diphtérie est une maladie contagieuse, alors que le paludisme n’est pas une pathologie contagieuse, mais transmissible par le moustique », a-t-il déclaré sur la radio algérienne Chaine 3, signalant que les cas ont été recencés dans les zones frontalières avec le Mali.

Face à l’absence d’intervention des autorités algériennes et le black-out médiatique, les habitants du sud algérien se sont relayés pour alerter sur la situation sur les réseaux sociaux et sortir de leur oubli. Les appels à l’aide se multiplient chaque jour, si bien que le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a été obligé de sortir de son silence.

Lundi, il a présidé une réunion de coordination au siège du ministère, consacrée à l’examen de la situation sanitaire dans les wilayas ayant enregistré des cas de diphtérie et de paludisme et finalement « ordonné une campagne de vaccination généralisée dans les wilayas affectées en plus d’une prise en charge médicale », indiquent les médias algériens.

Toutefois, aucune action ne semble suivre, forçant neuf associations locales à lancer un appel au Walid des régions affectées d’intervenir en urgence.

Les signataires expliquent que l’épidémie de paludisme, est due aux marais qui se sont constitués après les fortes pluies qui se sont abattues sur la région durant le mois de septembre. Les eaux stagnantes ont favorisé la prolifération des moustiques et autres insectes vecteurs de la transmission de la maladie.

Dans la commune de Timiaouine, la situation est « catastrophique dans tous les sens du terme », déplorent les représentants de la société civile, indiquant que les salles et les zaouïas de la localité sont submergées de malades et les « morts se comptent par dizaines », selon le site d’information algérien TSA.

Cette situation pourrait pousser les pays limitrophes comme la Tunisie et le Mali, dans les prochains jours, à examiner l’option de fermeture de frontières pour éviter l’importation de cas et le déclenchement d’une épidémie.

Des médias tunisiens ont commencé par lancer l’alerte afin que les autorités tunisiennes, notamment sanitaires, se préparent au scénario d’importation de cas de paludisme et de diphtérie dans le sud tunisien.

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