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Le risque économique découlant d’une transition énergétique excessive lente constitue une préoccupation majeure au Maroc. En effet, si l’élan vers cette transition n’est pas intensifié, les répercussions ne se limiteront pas uniquement au secteur de l’énergie, mais elles pourraient également compromettre l’ensemble de l’économie nationale, a souligné l’Initiative IMAL pour le Climat et le Développement.
Trois ans après l’adoption du Nouveau Modèle de Développement (NMD), l’Initiative IMAL pour le Climat et le Développement a réalisé un bilan indépendant de son application. Ce rapport souligne les progrès notables réalisés, tout en mettant en lumière les retards accumulés.
Dans son rapport baptisé « Transition énergétique du Maroc: Etat des lieux de la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement », IMAL a tenu à rappeler que le NMD, établi pour la période 2021-2035, représente une avancée déterminante pour le Maroc. A la suite des hautes instructions royales, la Commission Spéciale pour le Modèle de Développement (CSMD) a élaboré ce plan ambitieux après deux années de consultations approfondies. Cette initiative met particulièrement l’accent sur la transition énergétique, visant à positionner le Maroc comme un leader régional en matière d’énergie verte et bas-carbone d’ici 2035.
Elle a expliqué que le NMD propose une série de réformes stratégiques pour transformer le secteur énergétique marocain, qui incluent l’établissement d’une nouvelle architecture institutionnelle avec un régulateur fort et indépendant, ainsi que la mise en place d’une politique tarifaire dynamique et transparente.
La restructuration de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) est également essentielle pour moderniser le réseau de transport d’électricité, tandis que le développement de la production décentralisée d’énergie vise à garantir un accès compétitif à l’électricité dans les différents territoires du pays, a poursuivi la même source.
De plus, le NMD stipule la nécessité de déplafonner l’accès au gaz naturel pour l’industrie, tout en positionnant le Maroc en tant que plateforme régionale pour les échanges énergétiques, la recherche et le développement.
Toutefois, bien que le Maroc ait historiquement été à la pointe de la transition énergétique en Afrique, les ambitions fixées n’ont pas encore été pleinement concrétisées. Les défis persistent, freinant le déploiement optimal des énergies renouvelables. Cela appelle à des ajustements stratégiques pour garantir le succès de la transition énergétique, a indiqué le think tank.
Un aspect crucial du bilan est le risque économique associé à une transition énergétique trop lente. En effet, si les efforts ne sont pas accélérés, cela pourrait nuire non seulement au secteur de l’énergie, mais également à l’économie dans son ensemble, a souligné IMAL. Elle a également noté que la dépendance prolongée aux importations de combustibles fossiles pourrait affecter sévèrement les ressources fiscales du Maroc et sa compétitivité industrielle. Dans un contexte où l’Union Européenne et d’autres juridictions adoptent des mesures pour pénaliser les produits à forte intensité carbone, le Maroc devra impérativement renforcer sa production d’énergie renouvelable à faible coût d’exploitation.
Pour répondre à ces enjeux, un changement de paradigme est nécessaire au sein du pays, selon IMAL. Cela implique une approche renouvelée pour aborder la transition énergétique de manière plus stratégique. Actuellement, les discussions autour de la transition sont souvent considérées sous un prisme technologique, négligeant l’importance d’une vision politique et d’une mobilisation collective des acteurs concernés. Adopter une approche orientée vers la résolution proactive des problèmes, avec une transparence renforcée, est également fondamental pour surmonter les déséquilibres de connaissances et d’accès à l’information.
Par ailleurs, le bilan de l’Initiative IMAL propose trois priorités d’action à intensifier durant les cinq prochaines années. Premièrement, il s’agit de libérer le potentiel de l’énergie décentralisée, qui représente un objectif récurrent dans le NMD. Le Maroc possède un énorme potentiel dans le domaine de l’énergie photovoltaïque, notamment sur les toits. Cependant, l’accès au réseau pour ces installations demeure limité, a ajouté le think tank, d’où l’importance d’accompagner les opérateurs pour surmonter ces obstacles.
Deuxièmement, la réévaluation des contrats d’achats d’énergie à long terme, notamment ceux liés aux centrales à charbon, apparaît cruciale. Ces contrats sont considérés comme non compétitifs et leur gestion doit être envisagée pour permettre à l’ONEE de se restructurer sur des bases saines. Troisièmement, le NMD vise à faire du Maroc un leader régional en tant que plateforme d’échange d’électricité verte, favorisant le développement des interconnexions avec le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, ce qui pourrait stimuler le développement économique régional.
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