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Malgré l’arrivée annoncée de cargaisons de viande rouge importée au Maroc, de nombreux commerçants sur les marchés locaux affirment ne pas encore en avoir bénéficié. Une situation qui, selon eux, explique pourquoi « les prix n’ont pas baissé et restent inchangés ».
Dans les villes de Fès, Casablanca et Salé, des sources professionnelles confirment que le prix de l’agneau reste à 140 dirhams le kilogramme, tandis que celui du bœuf se maintient à 110 dirhams. Ces tarifs, stables malgré les promesses, traduisent des difficultés dans la distribution et le stockage des cargaisons.
« Les prix restent stables, à l’exception de quelques rares magasins où le prix de la viande importée avoisine les 80 dirhams », indiquent des sources du secteur. Cette exception s’explique par « la quantité limitée de viande importée et les problèmes persistants de stockage », un obstacle majeur à une baisse généralisée des prix.
À Fès, Mohammed, commerçant de viande rouge, exprime son scepticisme face à cette initiative. « Les prix n’ont pas baissé, car nous n’avons toujours pas reçu la moindre cargaison de viande importée », déclare-t-il à Hespress. Il souligne également les risques associés à la vente de ces produits : « La vente de ces viandes représente un certain risque en raison de l’obligation de les écouler rapidement, pour éviter qu’elles ne se détériorent, ce qui n’est pas garanti ».
Le commerçant pointe du doigt une inégalité dans la distribution : « De nombreux petits commerçants dans les marchés populaires de Fès n’ont pas reçu ces nouvelles cargaisons de viande importée. Seuls quelques gros commerçants en ont bénéficié et les vendent à des prix ne dépassant pas 80 dirhams ».
À Salé, Ahmed, un autre commerçant, partage un constat similaire. Il confirme à Hespress que les viandes importées ne sont toujours pas arrivées dans ses abattoirs. « Les prix restent à leurs niveaux habituels, bien que plus élevés qu’à Fès : 150 dirhams pour le kilogramme d’agneau, et 110 dirhams pour le bœuf », précise-t-il.
Dans la région Casablanca-Settat, la situation est tout aussi complexe. Selon Hicham Jawabri, secrétaire régional des commerçants de viande rouge en gros, « l’absence de baisse des prix sur la majorité des marchés marocains, notamment à Casablanca, est liée à des problèmes de stockage et au manque d’autorisations délivrées par le maire de la ville ».
Jawabri précise que « seulement trois camions transportant ces viandes sont arrivés à Casablanca, et un seul a été acheminé à Fès ». Cette faible disponibilité, combinée à une capacité de stockage limitée – « trois camions maximum à Casablanca » – rend toute baisse significative des prix quasi impossible.
Les rares baisses constatées concernent uniquement « quelques magasins à Casablanca », tandis qu’elles demeurent inexistantes dans la plupart des autres villes du Royaume, selon Jawabri.
Il alerte enfin sur les répercussions des problèmes logistiques : « La persistance des problèmes de stockage et leur impact sur la quantité de viande rouge importée disponible risquent de maintenir cette situation critique. »
Ainsi, l’arrivée des cargaisons de viande importée, censée alléger les tensions sur le marché, peine à produire les effets escomptés. Entre distribution inégale et défis logistiques, les commerçants et les consommateurs attendent encore des résultats concrets.
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