Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Dans une carte environnementale et démographique alarmante publiée par les Nations unies dans leur dernier rapport intitulé « Frontières 2025 : le poids du temps », le Maroc apparaît à un point de convergence critique entre les menaces liées aux catastrophes climatiques et l’accélération du vieillissement de sa population. Le Royaume incarne ainsi, à échelle réduite, les défis majeurs auxquels se heurtent aujourd’hui les pays du Sud à l’ère du réchauffement global.
Situé au cœur de la région « Afrique du Nord et Asie de l’Ouest », le Maroc se trouve dans une zone oscillant entre un niveau de risque environnemental moyen à élevé, associé à une capacité institutionnelle d’adaptation encore limitée. Coloré sur la carte d’un ton représentant un risque « moyen-élevé », le pays s’inscrit dans un couloir qui s’étend de la Tunisie et de l’Algérie au nord, jusqu’à l’Égypte à l’est et au Sahel au sud, où se concentrent les nations confrontées à la fois à des pressions climatiques croissantes et à un vieillissement démographique accéléré.
Selon le rapport, les Marocains âgés de plus de 65 ans représentent actuellement entre 7 % et 8 % de la population totale. Ce taux devrait dépasser les 15 % d’ici 2050. Cette transformation démographique coïncide avec une exposition accrue aux risques climatiques : vagues de chaleur, sécheresses prolongées, inondations soudaines et raréfaction des ressources hydriques. Autant de menaces directes pour la santé et la subsistance des personnes âgées.
Si la carte révèle que le Maroc présente un risque naturel relativement faible en matière de séismes ou de tempêtes, comparativement à ses voisins du nord de la Méditerranée comme l’Espagne ou le Portugal, elle souligne en revanche une fragilité marquée dans la capacité du pays à répondre et à se remettre des catastrophes. Le Royaume obtient en effet des scores inférieurs dans l’indice de « capacité d’adaptation », indiquant que le véritable enjeu ne réside pas uniquement dans l’intensité des risques, mais dans la manière de les gérer.
Le rapport attribue cette vulnérabilité à plusieurs facteurs structurels : la faiblesse des systèmes de protection sociale et sanitaire dans les zones rurales, l’insuffisance d’infrastructures capables de résister aux phénomènes climatiques extrêmes, ainsi qu’un manque de coordination entre les politiques d’aménagement urbain et les impératifs liés au vieillissement démographique.
En contrepartie, le Maroc dispose encore d’atouts solides en matière de cohésion sociale et d’investissement dans les infrastructures hydriques et énergétiques. Les grands projets nationaux dans les énergies renouvelables — notamment le complexe solaire Noor de Ouarzazate — et la stratégie de transition vers une économie verte offrent au pays une marge de manœuvre précieuse face aux changements climatiques. Toutefois, le rapport avertit : cette dynamique doit impérativement s’accompagner d’une planification démographique prospective, capable d’anticiper les transformations à venir de la structure de la population.
Le document rappelle que le changement climatique n’affecte pas toutes les catégories de la même manière. Les personnes âgées figurent, selon l’indice mondial, parmi les plus vulnérables : elles sont les plus exposées aux décès et aux blessures lors des catastrophes, et les moins aptes à se déplacer ou à accéder aux services essentiels en période de crise.
Les projections climatiques indiquent que le Maroc se dirige vers un climat plus sec et plus chaud, accentuant les risques agricoles et sanitaires liés à la pollution et à la sécheresse. Dans le même temps, la population continue de vieillir, portée par l’amélioration des soins médicaux et la baisse de la fécondité, sans que des systèmes de protection suffisants ne soient mis en place.
Les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP) publiées en 2021 révèlent que près de 60 % des personnes âgées au Maroc vivent sans pension de retraite régulière, et qu’environ la moitié d’entre elles résident dans des zones rurales ou semi-rurales, souvent dépourvues d’infrastructures sanitaires adaptées.
Le rapport contient également des projections jusqu’en 2050 : le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans dans le monde passera d’environ 400 millions à plus de 1,2 milliard, tandis que le nombre de personnes touchées par des catastrophes environnementales devrait doubler. Cette simultanéité entre vieillissement et intensification des risques rend désormais la justice environnementale autant démographique que géographique.
Les pays qui ont su concilier vieillissement et résilience écologique — à l’instar de la Suède, du Canada et du Japon — sont ceux qui ont investi précocement dans la convergence entre politiques sociales et environnementales, à travers des concepts tels que les « villes amies des aînés » ou les « infrastructures vertes protectrices ».
Les scientifiques mettent en garde contre une période écologique inédite, susceptible de transformer radicalement la planète au cours des prochaines décennies. Avec l’accélération du réchauffement global et la pression grandissante sur les ressources naturelles, le monde affronte une série de phénomènes interconnectés : fonte des glaces libérant des micro-organismes préhistoriques, effondrement des systèmes hydriques sous l’effet des barrages, réactivation de polluants enfouis par les inondations, ou encore vieillissement des populations dans des environnements en dégradation rapide.
Le premier phénomène étudié par le rapport, qualifié de « coffre de Pandore gelé », renvoie à la réactivation de micro-organismes anciens emprisonnés dans les glaces, conséquence directe de la hausse des températures. Ces êtres microscopiques, restés piégés dans le pergélisol depuis des dizaines de milliers d’années, reprennent vie à mesure que les glaciers fondent dans les régions polaires et les chaînes montagneuses.
Les scientifiques redoutent que cette libération soudaine ne provoque l’émergence de virus ou de bactéries inconnus, capables de bouleverser les écosystèmes ou de menacer la santé humaine. La fonte des glaces dans l’Himalaya et l’Arctique libère par ailleurs d’énormes quantités de carbone et de méthane — deux gaz à effet de serre qui aggravent la crise climatique.
Toutefois, le rapport souligne que cette menace peut également se transformer en opportunité scientifique : ces micro-organismes anciens représentent un potentiel de recherche considérable dans le développement de nouveaux traitements et médicaments.
La deuxième problématique abordée par le rapport concerne la restauration écologique des rivières par le démantèlement progressif des barrages obsolètes — un enjeu qui touche directement le Maroc.
Les grands cours d’eau du Royaume, tels que l’Oum Er-Rbia, le Sebou, le Tensift et la Moulouya, subissent une forte pression liée aux barrages, à la pollution industrielle et agricole, ainsi qu’aux effets du changement climatique qui réduisent le débit des eaux. Le rapport note qu’un mouvement mondial vise actuellement à redonner aux rivières leur équilibre naturel en supprimant les infrastructures hydrauliques devenues inefficaces et en libérant les cours d’eau afin de leur permettre de se régénérer.
La troisième thématique du rapport met l’accent sur le défi humain du vieillissement dans un environnement en mutation. Les experts soulignent que de larges segments de la population devront faire face à la pollution, à la chaleur extrême et à des phénomènes météorologiques de plus en plus violents, alors même que leurs capacités physiques à s’y adapter diminuent.
Enfin, la quatrième question soulevée par les Nations unies évoque les « polluants oubliés » — ces substances chimiques et toxiques industrielles anciennes qui refont surface avec les inondations et les tempêtes. L’intensification des catastrophes naturelles entraîne la remise en mouvement de sédiments contaminés dans les lits des rivières et les anciennes zones industrielles, libérant d’importantes quantités de métaux lourds et de composés toxiques dans les eaux souterraines et de surface.
Le rapport appelle dès lors à adopter des solutions fondées sur la nature, comme la restauration des zones humides, des forêts et des vallées, considérées comme des barrières naturelles contre les inondations. Il insiste également sur la nécessité d’un suivi continu des sols et des sédiments afin de repérer les zones à risque avant qu’une catastrophe ne survienne.
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