Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - 2 hours ago -
Filed in - Society -
-
2 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Près d’un Marocain sur quatre estime que frapper son épouse peut être justifié, révèle une récente étude d’Afrobarometer. Des chercheurs alertent sur la persistance d’interprétations sélectives des textes religieux et coutumiers ainsi que sur la montée d’un discours masculiniste radical dans l’espace numérique, contribuant à la banalisation de la violence conjugale.
Une étude publiée par le réseau de recherche Afrobarometer, intitulée « Exposition aux conflits violents et attitudes face aux violences conjugales en Afrique », a dressé un constat préoccupant : 24 % des Marocains considèrent le recours à la violence contre l’épouse comme acceptable. Certains jugent ce recours justifié dans certaines circonstances, d’autres l’estiment légitime en toutes occasions.
À l’échelle continentale, les résultats montrent que 72 % des Africains rejettent totalement cette pratique, tandis que 19 % l’acceptent dans certains cas et 9 % l’approuvent systématiquement. Les écarts entre pays sont considérables : le Gabon enregistre le taux d’adhésion le plus élevé (67 %), alors qu’au Cap-Vert seuls 3 % des sondés tolèrent cette violence.
Pour Khalid Touzani, universitaire et président du Centre marocain d’investissement culturel (Masaq), ces chiffres traduisent l’impact d’un héritage socioculturel patriarcal qui continue de reléguer la femme au second plan dans la prise de décision familiale. « Une partie de la société marocaine reste attachée à une vision traditionnelle qui confère à l’homme une tutelle sur la femme », explique-t-il.
Dans une déclaration à Hespress, l’expert juge que cette perception se nourrit également d’interprétations partiales des textes religieux et coutumiers, malgré les efforts institutionnels pour promouvoir l’égalité et la dignité féminine à travers les prêches, les cours de sensibilisation et les programmes éducatifs.
Touzani met également en garde contre la montée d’un discours misogyne radical dans l’espace numérique. Certaines mouvances idéologiques y diffusent des narratifs qui présentent la femme comme responsable de problèmes sociaux tels que le chômage ou la délinquance. « Ces discours réhabilitent l’image de la femme comme adversaire à dompter, occultant totalement les valeurs de respect, de coopération et de compassion qui devraient régir les relations conjugales », avertit-il.
Mohamed Habib, chercheur en psychologie et spécialiste des questions familiales, estime pour sa part que cette tolérance illustre une banalisation préoccupante de la violence conjugale. Certains hommes la considèrent comme un outil normal d’autorité, tandis que certaines femmes finissent par l’accepter, faute d’indépendance économique ou par attachement à l’agresseur.
Il rappelle que « de nombreuses femmes subissent ces violences parce qu’elles vivent avec des conjoints souffrant de troubles psychiques », soulignant qu’un Marocain sur deux a souffert ou souffre de troubles psychologiques, selon le Conseil économique, social et environnemental.
Habib regrette aussi l’absence d’un certificat médical prouvant la santé psychologique dans les procédures de mariage, et pointe la persistance de proverbes et mentalités populaires légitimant les coups. Malgré ce tableau préoccupant, le chercheur observe un essor de la prise de conscience sociale, porté par les campagnes de sensibilisation menées par la société civile, les associations féministes et les médias. Ces initiatives contribuent à faire reconnaître les violences conjugales non pas comme un « problème domestique », mais comme une atteinte grave aux droits humains fondamentaux.
The post Violence conjugale au Maroc : un quart des citoyens la jugent acceptable appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
At our community we believe in the power of connections. Our platform is more than just a social networking site; it's a vibrant community where individuals from diverse backgrounds come together to share, connect, and thrive.
We are dedicated to fostering creativity, building strong communities, and raising awareness on a global scale.