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En Algérie, servir le pouvoir ne protège pas. Ancien Premier ministre et proche du sommet, Nadir Larbaoui découvre que la loyauté a ses limites : sous ISTN, il est désormais confiné dans son propre pays, victime d’un régime qui se dévore lui-même.
Selon le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, l’ancien Premier ministre Nadir Larbaoui vient de découvrir à ses dépens que la loyauté en Algérie a une durée de vie très limitée. Ancien chef de cabinet de Taboun et ancien premier ministre, Larbaoui se retrouve désormais sous ISTN (Interdiction de Sortie du Territoire National), une mesure administrative décidée le 1er septembre qui l’empêche de quitter le pays.
Ce qui ressemble à une simple sanction bureaucratique révèle en réalité les dents acérées du régime. Sifaoui décrit avec ironie cette situation : Larbaoui, jadis naviguant entre Washington et New York, se voit désormais confiné à Tibessa, « un territoire où la chasse est apparemment autorisée », et doit se contenter de gérer son exil intérieur pendant que son passeport prend la poussière.
L’ISTN, explique Sifaoui, est devenue une « banalité autoritaire » : un sport national qui frappe indistinctement adversaires, généraux, anciens ministres ou simples fonctionnaires. Un simple faux pas, une loyauté jugée insuffisante, et l’on se retrouve privé de liberté de mouvement, sans préavis ni justification publique. Larbaoui n’est pas le premier ni ne sera le dernier, mais il incarne cette nouvelle mode du régime : humilier ceux qui ont servi ses intérêts et rappeler à tous que l’amitié présidentielle ne vaut pas un clou.
Le journaliste souligne également le caractère arbitraire de cette mesure. La durée de l’ISTN peut être courte ou s’étendre sur des mois, voire des années, selon le caprice du pouvoir. Aucun calendrier officiel, aucune règle précise, juste une méthode claire : maintenir la peur et l’incertitude comme outils de gouvernement.
Sifaoui insiste sur la dimension symbolique : le régime algérien, incapable de faire confiance à ses propres serviteurs, dévore ses figures. Larbaoui, qui a géré des dossiers confidentiels et côtoyé le sommet du pouvoir, se retrouve piégé par ce même système qu’il a servi. L’ISTN devient ainsi un instrument de contrôle, mais aussi un avertissement à tous ceux qui oseraient penser ou agir au-delà de la ligne tracée par le président.
Dans ce théâtre kafkaïen, chaque fonctionnaire ou proche du pouvoir est conscient : aujourd’hui Larbaoui, demain un autre. La loyauté n’est qu’une illusion et la servilité ne garantit aucune protection. Comme le résume Sifaoui : en Algérie, l’amitié présidentielle disparaît aussitôt que l’ombre de la suspicion passe par la fenêtre du palais.
Entre bureaucratie arbitraire et paranoïa autoritaire, le message est limpide : le régime se protège, se nourrit de ses propres serviteurs, et rappelle que dans ce pays, personne n’est à l’abri, pas même les figures les plus éminentes. Nadir Larbaoui en fait l’amère expérience, et ses ennuis administratifs servent désormais de leçon à tous ceux qui auraient cru pouvoir naviguer sans heurts dans les eaux troubles du pouvoir algérien.
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