Le secrétaire général du parti Justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, ne cesse de susciter la controverse dans l’arène politique, sociale et religieuse. La dernière « bourde » en date, sont ses déclarations favorables au mariage des mineures. Des propos provocants qui ne laissent personne indifférent. Dans un communiqué, l’organisation « Touche pas à mon enfant » s’est insurgée contre déclarations dangereuses touchant à la protection des droits fondamentaux des enfants au Maroc.

En affirmant son soutien au mariage des mineurs dès l’âge de quinze ans et en s’opposant à toute tentative de criminaliser cette pratique, l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a encore une fois jeté de l’huile sur le feu sur une pratique suscitant une grande controverse morale et sociale au Maroc.

Selon l’ONG Touche pas à mon enfant, « ces propos sont non seulement regrettables mais dangereux, mettant en péril le bien-être et l’avenir de milliers de jeunes marocains ».

Dans un communiqué, l’organisation souligne fermement que « le mariage des mineurs est une atteinte flagrante à leurs droits les plus élémentaires », ajoutant que ces jeunes filles sont « encore en plein développement psychologique et en construction de leur identité» à cet âge.

En les mariant, elles « sont confrontées à des responsabilités et des situations pour lesquelles elles ne sont pas préparées », indique l’association de protection de l’enfance, ajoutant que « cette pratique, justifiée par des considérations historiques obsolètes, ne peut être tolérée dans une société qui se veut moderne et respectueuse des droits humains ».

L’association, qui répond à Abdelilah Benkirane et ses « frères » qui se cachent derrière l’Islam pour justifier le mariage des mineures, insiste sur le fait que « la loi islamique, loin d’être figée dans le temps, doit être interprétée de manière dynamique pour s’adapter aux réalités changeantes de la société. Les principes immuables de l’islam doivent être contextualisés et appliqués avec discernement, en tenant compte des évolutions sociales, économiques et culturelles ».

Par ailleurs, l’organisation met en lumière les conséquences dévastatrices du mariage des mineurs, en particulier dans les régions rurales où cette pratique est encore répandue. Les cas de mariages forcés, de grossesses précoces et de déscolarisation sont monnaie courante, entraînant un cercle vicieux de pauvreté et de marginalisation pour les jeunes filles, les principales concernées.

En qualifiant le mariage des mineurs de « crime contre l’enfance » et d' »agression sexuelle déguisée », l’ONG appelle à des mesures urgentes pour éradiquer cette pratique. « La criminalisation du mariage des mineurs est non seulement nécessaire mais impérative pour protéger les droits et la dignité des enfants marocains », peut-on lire dans le communiqué.

Cependant, l’organisation ne se contente pas de condamner cette pratique, elle appelle également à un dialogue national inclusif, réunissant toutes les parties prenantes, des organisations de la société civile aux autorités religieuses en passant par les décideurs politiques. Ce dialogue doit permettre d’identifier les causes profondes du mariage des mineurs et de trouver des solutions durables pour y mettre un terme, estime la même source.

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