Ce mardi à Rabat, trois acteurs institutionnels ont scellé un partenariat dans le secteur des jeux électroniques, un domaine en pleine croissance. Cette initiative vise à renforcer les efforts du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, qui œuvre depuis plusieurs années à promouvoir ce secteur prometteur, en particulier auprès des jeunes générations marocaines.

Ces deux accords ont été paraphés par Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que par Loubna Tricha, directrice générale de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT).

Selon les déclarations des ministres Bensaid et El Midaoui à l’issue de la cérémonie de signature, la première convention conclue entre le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication et celui de l’Enseignement supérieur vise à introduire des formations spécialisées dans les universités publiques marocaines dans le domaine de la création de jeux électroniques.

D’après les données officielles, ces formations concerneront les filières du diplôme universitaire de technologie (Bac +2), ainsi que les cursus de licence et de master. Par ailleurs, des laboratoires dédiés au développement de jeux électroniques, ou Game Labs, seront créés au sein des établissements universitaires publics.

Le lancement de ces nouvelles formations, sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur, est prévu pour septembre 2025 dans les universités de la région Rabat-Salé-Kénitra, à titre expérimental. Leur généralisation à l’ensemble du territoire national est attendue dès la rentrée universitaire 2026-2027.

La deuxième convention lie le ministre en charge de la Jeunesse et de la Culture à la directrice générale de l’OFPPT, Loubna Tricha. Lors de son intervention à la cérémonie de signature, cette dernière a affirmé que l’Office accompagnera activement la stratégie du ministère ainsi que la volonté de l’État de faire émerger une véritable industrie du jeu vidéo au Maroc, et d’y occuper une position de leader dans les années à venir.

Selon les détails dévoilés par les responsables, cette convention prévoit l’élaboration de nouveaux programmes de formation au sein des établissements de formation professionnelle. Trois parcours qualifiants verront le jour, couvrant les métiers de caster e-sport, streamer e-sport et de technicien en laboratoire de jeux vidéo.

L’objectif affiché de ces conventions est de favoriser l’ouverture vers les nouveaux métiers du numérique, et d’assurer une meilleure adéquation entre les formations universitaires et professionnelles et les besoins du marché du travail dans l’industrie du jeu vidéo, qui recense aujourd’hui plus de 150 professions différentes.

La signature de ces accords intervient dans un contexte de forte croissance du marché mondial du jeu électronique, dont les recettes sont estimées à près de 300 milliards de dollars. Conscient de cet essor, le Maroc, à travers le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, s’efforce de s’inscrire dans cette dynamique en attirant des investisseurs étrangers, en encourageant la création de startups locales et en soutenant les talents marocains dans ce secteur en pleine expansion.

S’adressant aux médias présents lors de la cérémonie, le ministre Mohamed Mehdi Bensaid a mis en lumière l’importance de cette démarche pour soutenir la dynamique du secteur, en créant de nouveaux débouchés professionnels pour la jeunesse et en ouvrant le champ aux investissements dans l’industrie du jeu électronique.

Il a indiqué que le véritable défi pour le Maroc consiste à capter ne serait-ce que 1 % du marché mondial de ces industries culturelles et créatives, en perpétuelle mutation. Il a insisté sur l’importance cruciale de la formation dans plus de 70 métiers liés aux industries culturelles, rappelant que cinq entreprises internationales investissent déjà au Maroc dans ce domaine, selon ses propos.

De son côté, Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a salué la signature de ces conventions en soulignant leur rôle pour « accélérer l’innovation dans le secteur du jeu électronique ». Il a estimé que la mise en place de formations qualifiantes dans ce domaine pour les jeunes Marocains intéressés encouragera également les investisseurs nationaux à s’engager dans les industries créatives.

Il a ajouté que cette initiative représente un saut qualitatif dans l’enseignement supérieur, en contribuant à la diversification des métiers d’avenir. Selon lui, les universités marocaines ont vocation à jouer un rôle central dans ces dynamiques, à travers la formation et la recherche scientifique. Le ministre a également réaffirmé l’engagement de son département dans les stratégies nationales visant à faire du Maroc non plus un simple consommateur de jeux électroniques, mais un acteur producteur et développeur à part entière.

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