Estimant que le Front Polisario constitue une menace directe pour la sécurité régionale et internationale, l’Observatoire national des études stratégiques appelle à son classement officiel comme organisation terroriste. L’institution pointe des actions armées contre des civils, l’implication dans des trafics illicites et des liens présumés avec des groupes djihadistes au Sahel.

Dans un communiqué diffusé ce lundi 11 août 2025, l’Observatoire national des études stratégiques a exprimé sa préoccupation face aux activités attribuées au Front Polisario. Il lui reproche des attaques systématiques visant des populations civiles, une participation active aux réseaux de trafic d’armes et de stupéfiants, ainsi que le recrutement d’enfants soldats. Selon l’Observatoire, la milice entretient en outre des coopérations opérationnelles avec des organisations terroristes implantées dans la bande sahélienne, accentuant l’instabilité de la région.

Dans ce contexte, l’Observatoire se félicite de l’initiative introduite au Congrès américain pour classer le Polisario comme organisation terroriste. Ce texte, porté par le sénateur républicain Joe Wilson et soutenu par le représentant démocrate Jimmy Panetta, s’inscrit dans un effort bipartisan reposant sur de nombreux critères. Wilson a décrit le Polisario comme une « milice marxiste soutenue par l’Iran, le Hezbollah et la Russie », l’accusant de servir de relais à Téhéran sur le continent africain et de saper la sécurité d’« un allié historique des Etats-Unis depuis 248 ans : le Royaume du Maroc ».

L’Observatoire invite également les partenaires stratégiques de Rabat à adopter des dispositifs législatifs analogues, afin de criminaliser les activités du mouvement et de tarir ses sources de financement. Il insiste notamment sur nécessité d’engager des actions coordonnées, conformes aux engagements internationaux de lutte contre le terrorisme, pour préserver la paix et renforcer la stabilité à l’échelle régionale et mondiale.

Rappelons d’ailleurs que de nombreuses voix, au sein d’instances sécuritaires, politiques et académiques, ont appelé à inscrire la milice séparatiste sur la liste des organisations terroristes. Tous s’accordent sur le constat d’une implication avérée du Polisario dans des activités menaçant directement la sécurité et la stabilité régionales, avec un faisceau de preuves qui ne cesse de s’étoffer.

A titre d’exemple, Robert Greenway, ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis et actuel directeur du Centre Allison au sein de la Heritage Foundation, avait consigné avec Amine Ghoulidi, expert en géopolitique et intelligence économique, une tribune qualifiant le Polisario de « proxy terroriste » au service de l’Iran et de la Russie en Afrique du Nord.

Leur analyse met en évidence un lien direct entre les trafics transsahéliens, la prolifération des drones iraniens et l’instabilité persistante dans la bande saharo-sahélienne. Selon eux, la milice ne se limite plus à des revendications indépendantistes, mais elle s’inscrit désormais dans une véritable économie de la violence, combinant enjeux idéologiques, capacités militaires et réseaux logistiques.

« Aujourd’hui, les combattants du Polisario utilisent des drones de fabrication iranienne, empruntent les mêmes couloirs désertiques que les convois d’approvisionnement des supplétifs russes, et prélèvent des taxes sur les routes de contrebande alimentant les groupes jihadistes du Sahel. Tout cela se joue à portée de missile du détroit de Gibraltar, l’un des points de passage maritime les plus stratégiques au monde », avaient-ils précisé.

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