L’attaque iranienne sur le Qatar lundi, marque une escalade majeure dans les tensions régionales au Moyen-Orient, avec des risques d’embrasement généralisé. Les pays arabes ont aussitôt réagi face à cette violation de la souveraineté du Qatar. 

Après avoir essuyé des attaques américaines visant des installations nucléaires ce week-end, l’Iran a riposté lundi soir en visant une base américaine au Qatar, au mépris de la souveraineté du pays voisin.

« En réponse à l’action agressive et insolente des États-Unis contre les sites et installations nucléaires iraniens, les puissantes forces armées de la République islamique d’Iran ont frappé il y a quelques heures la base aérienne américaine d’Al-Udeid, au Qatar », a indiqué le Conseil de sécurité nationale iranien dans un communiqué, pour justifier les tirs de missiles.

Et d’ajouter que le nombre de missiles utilisés « était le même que le nombre de bombes que les États-Unis avaient utilisées pour attaquer les installations nucléaires iraniennes ».

Le Qatar a aussitôt réagi en fermant son espace aérien (suivi par le Koweït et Bahreïn), en annonçant avoir intercepté les missiles iraniens, tout en se réservant le droit de réagir militairement.

Doha « se réserve le droit de répondre directement de manière proportionnelle à la nature et à l’ampleur de cette agression flagrante et conformément au droit international », ont indiqué les autorités qataries.

Cette offensive, au-delà de sa portée militaire immédiate, a semé la panique dans tout le Moyen-Orient, une région à l’équilibre interdépendant. Les pays du Golfe ont constaté que l’Iran est prêt à franchir les limites du droit international pour défendre ses intérêts ou répondre à des provocations, et même lorsqu’il s’agit de pays considérés comme « amis ».

Si les attaques menées par Israël contre l’Iran continuent, et avec le soutien militaire américain, les implications pour les autres pays seront plus que de simples théories. L’équilibre régional pourrait être directement menacé et basculer vers une confrontation à plusieurs acteurs en fonction des alliances.

Les Etats-Unis auront un rôle majeur à jouer pour réévaluer leur posture militaire et diplomatique dans la région, pour éviter une guerre d’envergure. De leur côté, des acteurs comme Israël pourraient voir dans cette instabilité une opportunité ou une menace, selon l’évolution de la situation, surtout qu’il s’agit du pays ayant lancé les hostilités contre l’Iran.

Dans ce sillage, les Emirats arabes unis ont condamné avec la plus grande fermeté les attaques iraniennes visant la base aérienne d’Al-Udeid, et réaffirmé leur rejet catégorique de toute action menaçant la sécurité et la sûreté de l’État du Qatar et compromettant la sécurité et la stabilité de la région, selon un communiqué du ministère émirati des Affaires étrangères.

De son côté, l’Arabie saoudite, poids lourd des pays du Golfe, a fermement condamné l’attaque de missiles la qualifiant d' »agression » en violation des règles de droit internationale et de bon voisinage, la jugeant « inacceptable et injustifiable en toutes circonstances ».

L’attaque a eu aussitôt des répercussions sur les cours du pétrole qui ont chuté. Le baril de WTI américain est tombé de 7,22% à 68,51 dollars, revenant aux niveaux auxquels il évoluait avant les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence mondiale, a dégringolé quant à lui de 7,18% à 72,07 dollars.

L’Irak pays voisin et allié de l’Iran a alerté sur le risque d’embrasement région, en affirmant que « cette escalade présage d’encore plus de tensions et marque un tournant dangereux et sans précédent dans le conflit », selon les termes utilisés par le ministère irakien des Affaires étrangères, tout en formulant ses « avertissements répétés concernant le danger d’impliquer de nouvelles parties, ce qui pourrait conduire à un élargissement de la confrontation » au Moyen-Orient.

Malgré les appels à la retenue et à la désescalade, les tensions persistent et les craintes quant à une généralisation du conflit, ses répercussions sur les marchés énergétiques mondiaux ainsi que les routes commerciales, sont réelles.

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