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on - Mar 10 -
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Les Portugais votent ce dimanche pour des élections législatives lors desquelles l’opposition de centre droit espère concrétiser sa légère avance dans les sondages mais risque de devoir composer avec des populistes en pleine progression.
A trois mois des européennes, ces élections au Portugal pourraient confirmer que l’extrême droite a le vent en poupe à travers le Vieux Continent, comme l’ont montré les électeurs italiens ou néerlandais.
Le pays ibérique était un des rares en Europe à être dirigé par la gauche lorsque le socialiste Antonio Costa, au pouvoir pendant huit ans, a démissionné début novembre, renonçant à briguer un autre mandat après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence.
Les bureaux de vote ouvrent à 08H00 (locales et GMT) et plusieurs projections des résultats, fondées sur des sondages réalisés à la sortie des urnes, seront diffusées par les médias locaux à 20H00.
Les résultats du scrutin, auquel sont appelés à participer quelque 10,8 millions d’électeurs, seront annoncés dans la soirée, au fil du dépouillement des bulletins de vote.
Avec un peu plus de 30% des intentions de vote, l’Alliance démocratique (AD) de centre droit emmenée par Luis Montenegro, 51 ans, était en tête des sondages avant le scrutin, avec une mince avance sur le Parti socialiste (PS), qui s’est regroupé autour de Pedro Nuno Santos, 46 ans.
Risque d’impasse
Troisième force politique depuis les législatives de janvier 2022, que le PS avait remportées avec une majorité absolue, le parti antisystème Chega (Assez) dirigé par André Ventura, 41 ans, pourrait plus que doubler son score des dernières législatives et obtenir près de 17% des voix.
Malgré le nombre important d’indécis, les enquêtes pré-électorales prévoient que l’ensemble de la droite (composée par l’AD, Chega et l’Initiative libérale) devrait être majoritaire dans le prochain Parlement.
Mais Luis Montenegro, juriste et parlementaire chevronné, a d’ores et déjà exclu de former un gouvernement avec le soutien de l’extrême droite, au risque de provoquer une impasse s’il n’atteint pas la majorité des 230 sièges tout seul ou en s’alliant avec les libéraux.
« Ne vous inquiétez pas. D’abord, la stabilité nous sera donnée par le peuple portugais. Ensuite, c’est nous, avec notre performance, qui allons la garantir », a-t-il voulu rassurer vendredi, lors de son dernier meeting.
Son principal adversaire, le socialiste Pedro Nuno Santos, a de son côté rappelé tout au long de la campagne que la droite, lors de son dernier passage au pouvoir, entre 2011 et 2015, avait appliqué une sévère cure d’austérité budgétaire.
Bilan terni
« Quand il y a une crise, on sait déjà que c’est aux salaires et aux retraites qu’ils s’en prennent », a martelé cet ancien ministre issu de l’aile gauche du PS.
Troisième homme de cette course électorale, le populiste André Ventura a affirmé pour sa part que les deux grands partis du centre, qui se partagent le pouvoir depuis l’avènement de la démocratie au Portugal, il y a tout juste 50 ans, « ne sont que les deux faces (d’une) même pièce ».
« L’un ne peut pas succéder à l’autre. Pour le changement, c’est Chega qu’il faut », a clamé ce professeur de droit et ancien commentateur de football, connu pour ses attaques xénophobes contre la minorité tsigane.
En dépit de l’assainissement des finances publiques, d’une croissance supérieure à la moyenne européenne et d’un chômage au plus bas, le bilan du gouvernement socialiste est terni par l’inflation, les dysfonctionnements des services de santé et des écoles, ainsi que par une forte crise du logement.
A cela s’est ajouté la série de scandales de corruption, qui a fini par faire tomber Antonio Costa, et le doublement de la population immigrée en l’espace de cinq ans, deux thèmes porteurs pour l’extrême droite.
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