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Malgré une montée progressive du nombre de femmes dans la magistrature, leur accès aux fonctions de direction demeure en deçà de leur potentiel. C’est ce qu’a souligné M’hammed Abdenabaoui, premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), lors de l’ouverture d’une session de formation dédiée au leadership judiciaire féminin, organisée à Salé.
« Le taux de présence des femmes dans les postes de commandement ne reflète toujours pas la compétence et le professionnalisme remarquables des magistrates marocaines », a déclaré Abdenabaoui.
Alors que les femmes représentent 27 % du corps judiciaire, elles ne sont que 10 % à occuper des postes de responsabilité au sein des juridictions. Un écart que le CSPJ tente de résorber à travers des nominations volontaristes et un programme de formation ciblé.
Depuis 2021, le nombre de femmes juges occupant des fonctions de direction est passé de 10 à 24. Le Conseil a également marqué une avancée majeure en nommant pour la première fois, en 2022, une femme procureure du Roi auprès d’un tribunal de droit commun, un poste historiquement monopolisé par les hommes. Cette dynamique s’est poursuivie en 2025, avec un quadruplement du nombre de femmes nommées à ces fonctions.
Le président délégué du CSPJ a insisté : « Ces responsabilités ne sont en aucun cas des privilèges octroyés sans mérite. Chaque nomination est fondée sur la compétence, le leadership et la capacité à piloter efficacement une juridiction ».
Consciente des obstacles systémiques qui freinent la progression des femmes dans la hiérarchie judiciaire, l’instance judiciaire suprême mise désormais sur la formation, le coaching et l’accompagnement ciblé. C’est dans ce cadre qu’une session de formation de deux jours est organisée en partenariat avec la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ), l’Institut supérieur de la magistrature et l’École nationale de la magistrature de France (ENM).
Hicham Balaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public, a pour sa part salué la compétence et la rigueur des femmes magistrates, rappelant que leur présence dans des postes de responsabilité judiciaire connaît une progression constante.
Depuis la nomination de la première présidente de tribunal en 1998, les femmes continuent de gagner du terrain. Elles sont aujourd’hui 15 à occuper des fonctions dirigeantes au sein des parquets, et leur nombre ne cesse d’augmenter à la tête des juridictions de première et de deuxième instance, ainsi qu’à la présidence de chambres à la Cour de cassation.
Présent à cette session, Daniele Dotto, Chef de la délégation-Adjoint de l’Union Européenne auprès du Royaume du Maroc, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme tripartite MA-JUST (Pour une justice plus protectrice, efficace et accessible), financé conjointement par l’Union européenne et le Conseil de l’Europe.
« Une justice ne peut être véritablement équitable que si elle est représentative et inclusive. L’égalité d’accès des femmes aux postes de décision est un levier essentiel pour une réforme institutionnelle durable », a-t-il souligné.
Dotto a exprimé l’espoir de voir émerger un nouveau vivier de femmes leaders judiciaires, soulignant l’importance de la diversité des profils pour enrichir les pratiques de gestion des tribunaux.
La session de formation vise à accompagner 50 femmes magistrates adjointes à des responsables judiciaires afin de leur transmettre les outils nécessaires à une gestion stratégique et efficiente des juridictions. Elle comprend des ateliers autour de thématiques clés : administration judiciaire, gestion des relations humaines au sein des tribunaux, équilibre entre vie professionnelle et personnelle et outils pratiques de leadership.
Cette initiative s’inscrit dans une vision de long terme portée par le CSPJ : promouvoir l’égalité des chances, consolider une culture du mérite, et renforcer la présence féminine à tous les niveaux du pouvoir judiciaire.
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