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Un rapport récent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) met en lumière le rôle central du Maroc dans les dynamiques migratoires entre l’Afrique et l’Europe, grâce à sa position géographique stratégique. Le Royaume se classe au 18e rang mondial et au 2e rang africain parmi les pays d’origine des migrants, et ce, en dépit des efforts continus déployés par les autorités pour encadrer ces flux.
Dans son rapport 2024 sur « L’état de la migration dans le monde », l’OIM alerte sur les dangers auxquels sont exposés les migrants empruntant des routes migratoires irrégulières, en particulier en Libye, où de graves violations des droits humains ont été documentées. L’organisation indique que plus de 20.000 migrants ont perdu la vie ou ont disparu entre 2014 et 2022 sur les routes traversant la Méditerranée.
Malgré ces réalités préoccupantes, le rapport met également en avant les retombées économiques positives de la migration pour le Maroc. Il rappelle que les transferts de fonds envoyés par les Marocains résidant à l’étranger ont dépassé 11 milliards de dollars en 2022, représentant environ 8 % du produit intérieur brut (PIB). Ces transferts ont joué un rôle crucial dans l’atténuation des effets économiques de la pandémie de Covid-19.
Le document souligne que « ces transferts soutiennent les ménages et constituent une source essentielle de devises étrangères ». Il insiste également sur la contribution significative des travailleurs marocains installés à l’étranger dans des secteurs clés tels que l’agriculture, le bâtiment et les services, renforçant ainsi l’intégration du Maroc dans les circuits de l’économie mondiale.
À l’échelle du continent, le rapport précise que près de 21 millions d’Africains vivaient, en 2020, dans un autre pays africain — soit trois millions de plus qu’en 2015. Les conflits armés et les déplacements liés au changement climatique demeurent les principaux moteurs de ces mobilités, notamment dans les pays situés au sud du Sahara.
Le rapport relève également que le Maroc n’est pas épargné par les effets du dérèglement climatique. Il cite à ce titre le déplacement de 9.500 personnes dans le nord du pays, à la suite des incendies de forêts survenus à la fin de l’année 2022, illustrant la montée en puissance de ces phénomènes environnementaux dans les dynamiques migratoires internes.
Le Royaume reste par ailleurs un point de passage majeur sur les principales routes de la migration irrégulière, notamment sur les axes de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique. Pour la seule année 2022, quelque 2.800 cas de décès et de disparitions ont été enregistrés le long de ces parcours migratoires périlleux.
Le rapport indique que le Maroc accueille actuellement 148.000 migrants étrangers, principalement installés dans les régions de Casablanca–Settat et Rabat–Salé–Kénitra. Il cite également les données du ministère de l’Intérieur, qui fait état de l’interpellation de plus de 78 000 personnes ayant tenté de traverser vers l’Europe au cours de l’année 2024.
À l’inverse, le document souligne que le nombre de migrants internationaux en Afrique reste relativement modeste. Entre 2015 et 2020, la situation est demeurée stable, avec environ deux millions de migrants non africains résidant sur le continent, majoritairement originaires d’Asie et d’Europe.
Dans le même esprit, un autre rapport publié en juin dernier par le réseau Afrobaromètre révèle une tendance croissante chez les jeunes Marocains à envisager l’émigration, dans un contexte marqué par des difficultés économiques persistantes et une pénurie d’opportunités professionnelles. Ainsi, 28 % des jeunes âgés de 18 à 35 ans déclarent avoir « beaucoup » pensé à quitter le pays, contre 20 % en 2017.
Selon ce rapport, cette volonté de migrer est avant tout motivée par des raisons économiques. Parmi les jeunes interrogés ayant exprimé cette envie, 54 % évoquent la recherche de meilleures perspectives d’emploi. Par ailleurs, 12 % souhaitent améliorer leurs opportunités commerciales, 12 % ambitionnent de poursuivre leurs études, 10 % veulent fuir la pauvreté, et 4 % déclarent vouloir voyager et vivre de nouvelles expériences.
Le document souligne que cette tendance s’inscrit dans un contexte de chômage élevé chez les jeunes. Au premier trimestre de 2025, le taux de chômage dans la tranche d’âge 15–24 ans s’est établi à 37,7 %, contre 35,9 % à la même période de l’année précédente. Cette hausse contraste avec la légère baisse observée dans le taux de chômage global.
En parallèle, le rapport met en évidence un progrès notable en matière d’éducation parmi les jeunes Marocains : 56 % des personnes âgées de 18 à 35 ans disposent d’un niveau d’instruction postsecondaire, contre des taux variant entre 9 % et 27 % chez les générations plus âgées. Toutefois, cette amélioration du niveau éducatif ne s’accompagne pas d’un accès équivalent aux opportunités professionnelles, comme le souligne clairement le document.
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