Posted by - Support KAAYXOL -
on - Jun 30 -
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Alors que le Congrès américain s’apprête à examiner un projet de loi visant à classer le polisario parmi les organisations terroristes, le régime algérien fait à nouveau appel à John Bolton. Déjà mobilisé une première fois il y a quelques semaines pour signer une tribune poussiéreuse, l’ex-conseiller de Donald Trump – limogé avec fracas et qualifié par son ancien patron de « personne très bête» – récidive dans une interview donnée à un média espagnol. Avec, toujours, la même mission : tenter de plaider la cause d’un polisario dont les accointances douteuses ne font plus illusion.
Ce recours répété à Bolton en dit long sur l’embarras algérien. Faute de voix crédibles, Alger exhume une figure de la diplomatie américaine des années 90, dont le seul titre de gloire, dans ce dossier, reste d’avoir soutenu un plan mort-né il y a plus de vingt ans. Qu’un tel personnage soit aujourd’hui érigé en porte-voix du polisario auprès de l’opinion américaine est, en soi, un aveu d’échec stratégique.
Sans surprise, la rhétorique reste figée. Bolton affirme avoir visité Tindouf « il y a trente ans » et n’y avoir vu « ni marxistes, ni djihadistes, ni Iraniens ». Une observation totalement anachronique, avancée comme s’il s’agissait d’un rapport d’expertise. Il balaie les multiples alertes sur l’infiltration des camps par des réseaux extrémistes, nie les tirs récents du Polisario sur Es-Smara – y compris contre une caserne de la MINURSO – et qualifie le tout de « propagande marocaine ».
Mais ce qu’il y a de plus saisissant dans cette deuxième intervention, c’est l’obstination d’un homme marginalisé à faire survivre un discours mort. Bolton parle d’un référendum comme d’une solution encore viable, évoque un recensement espagnol de 1974 comme base légitime, et continue de fustiger une soi-disant inertie du Maroc. Le tout, alors même que l’ONU et la majorité des partenaires internationaux parlent désormais de solutions réalistes, et que le projet d’autonomie marocain engrange un soutien croissant.
Le contraste est brutal : d’un côté, un texte bipartisan au Congrès américain, porté par les représentants Joe Wilson et Jimmy Panetta, accuse le polisario d’être une milice marxiste soutenue par l’Iran, le Hezbollah et la Russie. De l’autre, Bolton ressuscité par Alger, seul sur scène, pour marteler des slogans déconnectés, en complet décalage avec l’état réel du dossier.
Ce n’est plus seulement une erreur de casting : c’est une stratégie de débâcle. En confiant son narratif à un diplomate remercié par son propre camp, accusé d’avoir soutenu toutes les aventures militaires les plus controversées, le régime algérien ne fait que creuser le fossé qui le sépare du reste du monde. Même à Washington, personne ne prend Bolton au sérieux. Il incarne une époque révolue, une diplomatie d’intimidation et d’idéologie rigide qui n’a plus cours dans le traitement d’un dossier comme celui du Sahara marocain.
Pendant que les capitales réaffirment leur appui à l’initiative marocaine, Alger s’accroche à Bolton comme à une bouée percée. Cette répétition grotesque – deux sorties en un mois – illustre à merveille l’aveuglement d’un régime qui croit encore pouvoir manipuler les opinions étrangères avec des figures usées, sorties d’un autre siècle.
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