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Le Maroc envisage de lancer d’ici la fin de l’année une émission d’obligations islamiques, “sukuk”, marquant ainsi un retour après sept ans d’absence sur ce marché. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de développement de la finance participative, en lien avec les ambitions d’investissement liées notamment à la Coupe du monde 2030.
En marge du 23ᵉ Forum sur la Stabilité Financière Islamique tenu jeudi 3 juillet à Rabat, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a déclaré à l’agence Bloomberg que le gouvernement marocain “étudie” la possibilité de procéder à une nouvelle émission de sukuk avant la fin de l’année. Le choix de la devise — dirham local ou devise étrangère — n’a pas été fixé pour le moment.
Cette opération marquerait un retour du Royaume sur le marché des sukuk, sept ans après la première et unique émission souveraine datant de 2018, laquelle est arrivée à échéance en 2023. Depuis cette date, le Maroc a principalement eu recours à la dette conventionnelle pour son financement. En avril 2025, par exemple, le Royaume a levé 2 milliards d’euros d’obligations à échéances de quatre et dix ans, la tranche la plus longue affichant un rendement proche de 4,7 %.
Abdellatif Jouahri a souligné le secteur de la finance dite « participative », introduit officiellement en 2017, demeure encore marginal dans le paysage financier marocain. Il ne représente que 2 % des actifs bancaires totaux, une proportion jugée insuffisante par les autorités. Par ailleurs, aucun sukuk émis par des entreprises privées n’a encore vu le jour sur le territoire national.
Selon le gouverneur de BAM, plusieurs freins ralentissent le développement de la finance islamique au Maroc. Parmi ceux-ci figurent notamment un manque de liquidité ainsi que des lenteurs administratives et réglementaires, notamment pour les procédures d’autorisation des nouveaux produits financiers. Pourtant, les fondations réglementaires ont été posées, et les autorités s’attellent désormais à identifier et lever les obstacles restants.
La relance des sukuk intervient dans un contexte où le Maroc vise à attirer des investissements massifs, en particulier à l’approche de la Coupe du monde de football 2030, que le pays organise conjointement avec l’Espagne et le Portugal. Les instruments de finance participative pourraient jouer un rôle important dans le financement de projets structurants, notamment ceux liés à la transition énergétique, un secteur jugé prioritaire.
« Nous sommes le jeune enfant de la finance islamique, mais nous avons parcouru un chemin considérable depuis 2017 », a conclu Abdellatif Jouahri, cité par Bloomberg.
Cette nouvelle intention d’émission rappelle la première opération inaugurale réalisée le 5 octobre 2018, lorsque le ministère de l’Économie et des Finances avait procédé à la première émission de certificats de sukuk souverains au Maroc. Ces certificats de type Ijara, d’un montant de 1 milliard de dirhams amortissable sur cinq ans, avaient offert un rendement annuel de 2,66 %. L’émission avait rencontré un vif intérêt auprès des investisseurs institutionnels résidents, avec un taux de sursouscription de 3,6 fois. Ces sukuk étaient adossés à des actifs immobiliers appartenant à l’État, offrant aux porteurs un droit d’usufruit et une source de revenus réguliers via les loyers perçus.
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