Posted by - Support KAAYXOL -
on - 5 hours ago -
Filed in - Society -
-
17 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Le Centre international pour les initiatives de dialogue (CIID) a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme en vue de la mise en place d’une commission maghrébine spécialisée dans la réflexion constructive autour de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Cette initiative vise à identifier les obstacles entravant l’achèvement de ce projet régional, proposer des solutions aux problèmes existants, lancer des démarches de réconciliation, ainsi qu’à produire des recherches et des documents de politiques publiques permettant d’approfondir la compréhension de l’impasse maghrébine.
Cette annonce s’inscrit dans la volonté du Centre de rouvrir le dossier de l’Union du Maghreb, perçue comme un cadre essentiel de dialogue autour des différends entre les pays de la région, et comme un espace de réflexion collective sur les moyens de résoudre les crises actuelles et prévenir les conflits futurs inutiles. Elle a également pour ambition de briser le mur du silence derrière lequel s’abrite une large frange de l’opinion publique maghrébine favorable à l’unité, dans un contexte marqué par la montée des discours de rupture et de désunion.
Dans un article de présentation de cette initiative, le Centre précise que la commission sera composée de personnalités maghrébines expérimentées, reconnues pour leur expertise et leur indépendance intellectuelle. Il reviendra à ces membres de définir leur propre programme de travail, d’adopter une méthodologie appropriée et d’établir, d’un commun accord, le calendrier de leurs réunions.
Parmi les principaux motifs ayant conduit à cette initiative, le Centre souligne que les pays maghrébins ont manqué de nombreuses opportunités de tirer parti de la complémentarité naturelle de leurs économies. Pis encore, ils ont gaspillé des années et des richesses qui appartiennent aux générations maghrébines, et non à des responsables politiques incapables d’adopter une logique de réconciliation et de sortir du cycle stérile des tensions.
Cette situation incarne, selon le Centre, l’un des défis les plus majeurs auxquels fait face la région maghrébine, qui demeure l’une des zones géographiques les moins intégrées au monde. Il suffit, pour s’en convaincre, de comparer les réalisations économiques, politiques et sociales des autres blocs régionaux membres de l’Union africaine, pour mesurer l’ampleur du retard et la gravité du gâchis dans l’espace maghrébin, souligne le centre.
Dans cette perspective, le Centre insiste sur le fait que le rêve de construction de l’Union du Maghreb paraît aujourd’hui plus éloigné que jamais, ajoutant qu’il est impossible d’envisager une quelconque avancée dans ce projet stratégique sans une normalisation des relations entre les deux plus grands pôles démographiques, économiques et politiques de la région : le Maroc et l’Algérie, dont le conflit croissant entraîne toute la région vers un avenir incertain.
Le Centre souligne également que les autres pays de la région – Tunisie, Libye et Mauritanie – suivent cette tension chronique avec un mélange de frustration et d’impuissance. Bien souvent, ils ont choisi de se tenir à l’écart autant que possible des différends opposant les deux pays, convaincus de leur incapacité à faire bouger les lignes entre les deux voisins. Il faut dire aussi que ces États eux-mêmes sont confrontés, depuis une décennie, à des crises internes complexes, ce qui a contribué à la baisse de l’intérêt collectif pour l’avenir de l’Union maghrébine, précise la même source.
Malgré tout, le Centre estime que le tableau maghrébin, bien que sombre du fait du gel des relations entre Rabat et Alger, n’est pas totalement dépourvu de signes d’espoir. En effet, la grande majorité des populations de la région n’a pas renoncé au rêve ancestral des pères fondateurs en faveur de l’unité maghrébine.
Le Centre ajoute que ces conflits politiques persistants se sont en grande partie cantonnés aux sphères gouvernementales et aux élites dirigeantes, sans réellement altérer les relations entre les peuples des deux pays, et ce malgré les signes inquiétants, apparus récemment, de propagation d’un discours de haine par les médias et les réseaux sociaux.
Par ailleurs, le Centre met en avant le fait que les nombreux défis politiques, économiques et sociaux actuels font de l’Union du Maghreb une nécessité impérieuse, et non un simple hommage symbolique aux générations de la résistance et de l’indépendance. Le Sahel, région limitrophe du Maghreb au sud, est désormais le théâtre d’activités déstabilisatrices telles que le terrorisme, le trafic d’armes, la traite des êtres humains et la migration clandestine soulève le centre.
Le Centre poursuit en affirmant que la Libye est devenue un terrain d’affrontement entre agendas et intérêts étrangers concurrents, en l’absence totale de coordination entre pays maghrébins. De plus, les pressions économiques auxquelles font face les États de la région pris isolément – chômage, insécurité alimentaire, pénuries d’eau et d’énergie, concurrence des blocs régionaux, dévaluation des monnaies, érosion du pouvoir d’achat – pourraient être affrontées de manière plus efficace collectivement, au regard des bénéfices que pourrait générer le développement d’un partenariat économique intégré entre ces pays.
The post UMA : le CIID propose une initiative pour briser l'immobilisme appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.