Héros marocain du Mondial 2022 au Qatar, Yahya Attiat-Allah, aujourd’hui âgé de 30 ans, revient sans détour sur son parcours semé de désillusions depuis son explosion internationale. Dans un long entretien accordé à Foot Mercato, le latéral gauche, désormais de retour FK Sotchi en Russie après un passage à Al-Ahly, raconte ses rêves avortés d’Europe, son attachement indéfectible au Wydad de Casablanca et son obsession pour la sélection marocaine.

Révélé aux yeux du monde lors de la Coupe du Monde 2022, Attiat-Allah confie avoir gagné une reconnaissance longtemps recherchée : « J’avais acquis ce statut de joueur confirmé, fiable. Mais personnellement, je suis resté le même. » Pourtant, derrière l’euphorie de l’épopée marocaine, le joueur admet une part de nostalgie : « On vivait dans une bulle. Après coup seulement, on s’est rendu compte de ce que nous avions accompli. »

Après ce Mondial, Attiat-Allah espérait franchir un cap en signant en Europe. Montpellier s’était positionné et avait accepté de payer les 1,2 M€ réclamés par le Wydad, malgré les six mois restants de contrat du joueur. Mais au dernier moment, le transfert a capoté : « Les dirigeants du Wydad n’ont plus donné de nouvelles. Ils ne pensaient pas que Montpellier s’alignerait. »

Quelques mois plus tard, un autre club français, Le Havre, tente sa chance. La clause de 500 000 € semblait accessible, mais le transfert échoue là aussi. « J’étais même prêt à payer la clause moi-même pour jouer en Europe », avoue le latéral, visiblement marqué par ces occasions manquées.

Malgré ces désillusions, l’international marocain reste fidèle à son club formateur. « Le club n’appartient pas aux dirigeants mais aux supporters. Je suis un supporter wydadi moi aussi », rappelle-t-il. Il regrette toutefois que certains aient voulu « salir [son] image » à cause de son silence médiatique.

Finalement, c’est en Russie, à Sotchi, qu’Attiat-Allah rebondit, tout en effectuant un passage remarqué à Al-Ahly pour rester compétitif. « Je veux toujours penser à l’équipe nationale. J’aurais pu doubler mon salaire dans le Golfe, mais mon obsession, c’est la sélection et la CAN », insiste-t-il.

Aujourd’hui, alors que Sotchi est de retour en D1, il garde les yeux ouverts sur de nouvelles opportunités. Son rêve de Premier League paraît désormais lointain, mais le Marocain espère encore découvrir un grand championnat européen pour retrouver Walid Regragui et rééditer l’exploit de 2022.

« Je veux revivre une épopée avec le Maroc », conclut-il, fidèle à cette ambition qui guide chacun de ses choix.

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