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Le Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a procédé, hier vendredi 11 juillet, au lancement du rapport 2025 sur l’état de la population mondiale. Présentée à Dakar, l’étude met en exergue une crise du libre arbitre en matière de procréation, due, selon Dr Sennene Hounton, directeur régional de l’UNFPA, à de profondes « difficultés économiques ».
Intitulé La quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation, le rapport repose sur des enquêtes en ligne menées dans 14 pays de la sous-région, couvrant divers profils de fécondité. Les données collectées explorent les désirs, les attentes, les freins et les conditions favorables à la réalisation des choix en matière de fécondité.
Le document révèle une réalité contrastée : une part importante de la population a vécu à la fois des grossesses non désirées et des difficultés à concrétiser ses projets parentaux. Chez les personnes âgées de 50 ans et plus, 1 % déclarent avoir eu moins d’enfants que souhaité, tandis que 12 % affirment en avoir eu davantage que prévu.
Toutes tranches d’âges confondues, environ une personne sur trois confie avoir vécu ou partagé une grossesse non intentionnelle. Et près d’une sur quatre a connu une période de désir d’enfant restée inassouvie. Dans plus de 40 % des cas, ces aspirations ont été tout bonnement abandonnées.
« Cette situation ne traduit pas seulement une crise de fécondité. C’est d’abord une crise de liberté. Une crise d’autonomie sur son corps. Une crise de choix. Une crise d’accès et d’opportunités », a insisté Dr Hounton. Pour lui, les contraintes économiques sont au cœur du problème : « Les individus ont du mal à exercer leurs droits à cause des problèmes économiques », a-t-il expliqué.
Il pointe également l’insuffisance de l’accès à la santé sexuelle et reproductive : « Dans nos zones rurales, il n’y a ni sage-femme ni produits contraceptifs pour permettre à chacun de décider librement quand avoir un enfant », a-t-il regretté.
Autre facteur aggravant : l’urbanisation rapide. « Dans plusieurs pays de la sous-région, près de 50 % de la population vit en ville, ce qui engendre des difficultés économiques et des problèmes d’habitat », a noté le directeur de l’UNFPA.
Face à cette situation, Dr Hounton en appelle à une réponse multisectorielle. Il exhorte les gouvernements à « placer l’autonomie reproductive au cœur des politiques publiques, et à adopter des décisions élargissant les opportunités des individus pour qu’ils puissent choisir librement et réaliser leur plein potentiel. »
Enfin, il préconise aussi une action au niveau urbain : « Il faut des solutions concrètes à l’urbanisation et à l’accessibilité des logements pour que chacun puisse avoir le nombre d’enfants qu’il souhaite », a-t-il conclu.
Ousmane Goudiaby
L’article Autonomie reproductive : l’UNFPA alerte sur une crise silencieuse en Afrique de l’Ouest et du Centre est apparu en premier sur Sud Quotidien.