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Le Sénégal enregistre chaque année près de 50 milliards de FCFA de pertes dues à l’absence d’infrastructures de stockage et de conservation des produits horticoles. Pour y remédier, un partenariat public-privé de 170 milliards de FCFA a été signé entre l’État et la société Agricool. Ce projet, qui prévoit la construction de chambres froides solaires dans les zones de production, devrait réduire significativement les pertes, créer 300 emplois et contribuer à la souveraineté alimentaire.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr. Serigne Guèye Diop, a révélé mardi dernier l’ampleur des pertes que subit le pays en raison du manque d’infrastructures adaptées. Ainsi selon lui : « Près de 50 milliards de FCFA disparaissent chaque année faute de stockage et de conservation des produits horticoles ».
Cette annonce a été faite lors de la signature d’un protocole d’accord avec la société Agricool, en vue de la construction de chambres froides modernes, notamment dans les Niayes, l’une des principales zones maraîchères du pays.
Selon le ministre, ce projet constitue une avancée majeure sur la voie de la souveraineté alimentaire. Les infrastructures prévues permettront en effet de réduire de 30 à 40 % les pertes post-récoltes, qui touchent particulièrement la filière de l’oignon et de la pomme de terre.
Au-delà de la réduction des pertes, l’initiative présente d’autres atouts. Elle favorisera la création de 300 emplois dans les localités concernées et renforcera la transition énergétique, puisque les chambres froides seront alimentées par l’énergie solaire. Avec une capacité de production de plus de 50 mégawatts, l’excédent d’électricité pourra être réinjecté dans le réseau national géré par la Senelec.
Il s’agit d’un partenariat public-privé d’envergure, estimé à 170 milliards de FCFA, qui ne nécessitera aucune dépense directe de l’État. « C’est un premier pas important pour résoudre un problème lancinant », a souligné le Ministre, précisant que les travaux débuteront avant la fin de l’année 2025 sur dix sites identifiés.
Dans une perspective plus large, Dr. Serigne Guèye Diop a rappelé que le Sénégal devait impérativement gagner la bataille de la production, du stockage, de la commercialisation et de la transformation des produits horticoles – carottes, pommes de terre, oignons et autres spéculations – afin d’accroître ses exportations dans la sous-région et sur le continent.
En 2025, le pays a produit près de 450 000 tonnes d’oignons et 245 000 tonnes de pommes de terre, des volumes importants mais encore fragilisés par l’insuffisance des infrastructures de conservation.
Ce projet bénéficie enfin de l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers, parmi lesquels la coopération allemande, La Colombe, Frametek, Off-Grid Europe et AGL. Les producteurs, directement concernés, ont salué avec enthousiasme une initiative qu’ils considèrent comme porteuse d’avenir pour le secteur horticole sénégalais.
JEAN PIERRE MALOU
L’article Développement agricole et sécurité alimentaire : le Sénégal investit dans des chambres froides pour réduire les pertes post-récoltes est apparu en premier sur Sud Quotidien.