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Treize ans après l’adoption du système Licence-Master-Doctorat (LMD) au Sénégal et dix ans après l’introduction des curricula harmonisés pour la formation des infirmiers et sage-femmes, le constat est amer : aucune des dispositions législatives et réglementaires prévues n’est appliquée. Ni les départements ministériels concernés, ni la majorité des établissements publics et privés d’enseignement n’ont respecté les textes.
Face à cette inertie, des acteurs de la formation en santé appellent l’État à réguler le secteur pour harmoniser les pratiques et garantir une formation conforme aux normes internationales.
Un concours d’État contesté
Selon ces professionnels, de nombreux établissements refusent désormais de présenter leurs étudiants au concours d’État organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). Les diplômés se retrouvent avec une simple attestation de fin de formation, insuffisante pour accéder à l’emploi, malgré la qualité des cours suivis.
Pour eux, cette situation relève d’une « injustice » : avec les réformes, ce concours ne devrait plus relever du MSAS mais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). L’Union des Paramédicaux du Sénégal pour l’Application du Système LMD (UPS-LMD) rappelle que, selon les normes de la Confédération internationale des sage-femmes (ICM), ces formations doivent être intégrées à l’enseignement supérieur, avec comme prérequis le baccalauréat et une durée minimale de trois années civiles.
C’est dans cette logique qu’en 2010, les curricula harmonisés de licence en sciences infirmières et obstétricales (LSIO) avaient été adoptés dans l’espace francophone de la CEDEAO. À l’instar de l’École nationale de développement sanitaire et social (ENDSS) et des Unités de formation et de recherche en santé (UFR Santé), les établissements accrédités ne participent plus à ces examens depuis le rattachement officiel de l’ENDSS à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), par le décret n°2023-347 du 21 février 2023. L’UPS-LMD souligne qu’avec cette intégration, l’unique base réglementaire donnant légitimité aux examens d’État organisés par le MSAS ( le décret n°2009-752) est devenue caduque.
Des établissements en marge des normes
Un autre problème réside dans le fait que la quasi-totalité des écoles privées de formation professionnelle en santé ne disposent que d’un récépissé de dépôt délivré par le ministère de la Formation professionnelle, au lieu d’une autorisation formelle par arrêté. Or, depuis l’application du LMD et des curricula harmonisés de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), ces autorisations ne permettent plus de dispenser des formations d’infirmiers et de sage-femmes, désormais de niveau licence au plan international.
C’est la même situation qui prévaut pour les Centres régionaux de formation en santé (CRFS), dont la mission initiale est limitée au niveau ante-baccalauréat (assistants infirmiers recrutés ayant le niveau du BFEM) conformément au décret n°2002-1182. Or, depuis 2009, le recrutement pour les filières infirmier et sage-femme se fait au niveau baccalauréat.
Un cadre juridique international ignoré
Le Sénégal a pourtant ratifié la convention révisée sur la reconnaissance des diplômes et titres de l’enseignement supérieur en Afrique, adoptée à Addis-Abeba. Ce texte engage le pays à aligner ses pratiques sur les standards universitaires.
Pour l’UPS-LMD, continuer à organiser des examens de certification par le MSAS pour des établissements non reconnus par le MESRI est désormais illégal, au regard des dispositions en vigueur. Ces acteurs exigent une réforme effective afin que les diplômes d’État infirmier et de sage-femme soient délivrés uniquement dans le respect du cadre législatif et réglementaire
Denise ZAROUR MEDANG
L’article Formation des sage-femmes et infirmiers en sciences infirmières et obstétricales (SIO) : LMD en santé : treize ans après, la réforme toujours en panne est apparu en premier sur Sud Quotidien.