" "
Posted by - support -
on - 8 hours ago -
Filed in - Society -
-
5 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, a eu des fils qui n’ont pas le diriger la communauté mouride pour ne pas dire le califat. On peut en citer Serigne Souhaibou Mbacké, Serigne Bassirou Mbacké, Serigne Abdoulakhi Mbacké, Serigne Ibrahima Mbacké et Serigne Mourtalla Mbacké.
SERIGNE IBRAHIMA MBACKÉ : Sur les traces de son père au Gabon
Il est né en 1912, à Daroul Alim. Sa mère, Fatma, d’origine mauritanienne, est de la tribu des Dawalhadj (une ramification des Qoraïchites). Cinquante ans après le retour de son père au Sénégal, Cheikh Ibrahima Mbacké vit Serigne Touba en rêve qui le désigna pour ce voyage. Cheikh Ibrahima eu alors le noble privilège d’aller terminer la mission qu’avait entreprise son père au Gabon, avec la bénédiction du khalife général d’alors, Serigne Fallou Mbacké. En 1954, il quitta la localité de Mbacké Barry, près de MBacké. Il fit les mêmes escales que son père durant son périple au Gabon. Il retrouva Samba Ndiaye alors très âgé (98 ans) qui l’accompagna partout où le Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul séjourna. Il lui montra le dernier des neufs manguiers comme l’avait prédit son père en lui faisant comprendre que c’est Bamba en personne qui revient. Après son périple de 3 mois au Gabon, Serigne Ibra retourna au Sénégal et rendit l’âme trois mois plus tard à Touba.
CHEIKH SOUHAIBOU : Le calligraphe
Quand Serigne Souhaibou Mbacké (généralement prononcé Son-Ibou) voyait le jour, la Première Guerre mondiale venait de commencer. C’était en 1915 précisément. Sa vie est l’illustration du mouride en quête inlassable de son maître spirituel par la conformité à ses enseignements et recommandations. Lorsque son père, Serigne Touba, lui inscrivait ses premières lettres sur sa tablette en bois avant de le confier à son oncle Serigne Amsatou Diakhaté, il ne le voyait que très rarement. De ces rencontres, on retient deux occasions qui, à elles seules, étaient suffisantes pour déterminer le cours de sa vie, tellement leurs impacts sur le novice furent profonds.
Un jour, son père lui avait dit : ‘’Je voudrais que tu excelles dans l’étude du Coran et que tu te consacres à son enseignement.’’ Ces propos, il en a fait un sacerdoce auquel il resta fidèle toute sa vie durant.
Selon le site mourides.com, au début, c’est lui-même qui s’occupait de l’enseignement dans son « daara ». Mais, par la suite, avec l’âge et ses autres exercices de dévotion, il en confia la marche à des disciples qu’il avait lui-même éprouvés dans leur fonction d’enseignant. Malgré le nombre d’élèves, il a de tout temps veillé directement sur un des piliers essentiels de l’enseignement : la méthode pédagogique. Cette fonction capitale, jusqu’à son rappel à Dieu, c’est lui-même qui l’assurait jalousement. Il fut un soufi qui observait les prescriptions religieuses à tel enseigne qu’il avait mis un mur de séparation dans sa demeure, entre les chambres des femmes et des hommes.
Ce pédagogue de grande renommée avait, en effet, inventé des méthodes spécifiques à certains cas qu’on disait désespérés. C’est qu’en réalité, sa résolution et sa détermination à inculquer le livre de Dieu dans la tête d’un enfant ne reculaient devant aucun obstacle.
A ces pensionnaires, dont lui revenait l’entière prise en charge aussi bien du point de vue nourriture, habillement que moyens pédagogiques, il savait enseigner, par ses entretiens brefs, de profondes leçons de soufisme, véritable nourriture de l’aspirant. Un des aspects les plus dominants de ses exhortations tournait dans le sens de la responsabilité et de la décision spirituelle qui doivent caractériser le novice.
La calligraphie est un domaine dans lequel il excellait et bénéficiait d’un don. Un des disciples ayant fait ses études chez lui confie qu’il leur arrivait de rester une journée entière à s’émerveiller et à commenter un verset ou un poème calligraphié par Cheikh Souhaibou, tellement la belle facture de la plume leur paraissait extraordinaire. Il est l’auteur du fameux livre ‘‘Khouratoul Ayni’’. Un chef-d’œuvre qui est un viatique pour toute la communauté islamique.
SERIGNE ABDOULAHI : Un adorateur de Dieu
Serigne Abdoulahi est fils de Cheikh Ahmadou Bamba et de Sokhna Fatimatou Al Koubra (originaire de la Mauritanie). Il a vu le jour en 1908 au village de Darou Rahmane, dans le Djolof.
C’est sous la direction de Serigne Dame Abdou Rahmane Lô qu’il apprit le Saint Coran à Daroul Halimoul Khabir. Après sa mémorisation, il écrit de mémoire un exemplaire qu’il remit à Cheikh Ahmadou Bamba que ce dernier apprécia en ces termes : ‘‘Hâdhâ khattu Yamini’’ (Ceci est ma propre plume), pourrait-on traduire.
Il a débuté sa formation en sciences religieuses islamiques auprès de Mame Thierno Ibra Faty et l’a poursuivie auprès de grands érudits comme Serigne Habibou Mbacké et Serigne Cheikh Bousso Faty Kany. C’est ainsi qu’il acquit une solide formation dans tous les domaines. Sa formation spirituelle a été encadrée par Serigne Dame Abdourahmane Lô et son père Cheikh Ahmadou Bamba qu’il avait rejoint après sa mémorisation du Saint Coran.
Serigne Abdoulahi Mbacké était connu pour l’importance qu’il accordait aux pratiques religieuses. Il avait, en cela, une ressemblance avec son vénéré père. Il avait bâti une pièce qu’il baptisa ‘‘Touba’’ et dans laquelle il se recueillait des jours durant, s’adonnant à d’intenses pratiques de dévotion. Il lui arrivait ainsi de se retirer dans la brousse pour des méditations spirituelles et n’acceptait que personne ne l’y rejoigne. Il recommandait l’adoration de Dieu à tous ceux qui le fréquentaient.
Il est un adorateur de Dieu, un travailleur, un enseignant qui avait par-devers lui de bonnes méthodes de travail. Parmi ses recommandations, il appelait tout le monde à se consacrer à Dieu et à son Prophète, mais de veiller à faire précéder la science à l’acte, car c’est la première qui conduit à la réussite et non le second. ‘’Quiconque se réjouit de la soumission des gens envers lui est un ignorant et ne mérite pas son statut de guide spirituel’’, disait-il.
Il recommandait également ceci à ses disciples : ‘’Suivez-moi tant que j’obéis à Dieu.”
Serigne Abdoulahi était connu pour sa grande piété. Il accordait une grande importance à sa parole. Il avait une aversion pour les assemblées mondaines. On retient, parmi ses qualités, sa grande générosité, à l’instar de son père, comme le témoigne éloquemment son grand frère Serigne Mouhamadou Moustapha en ces termes : ‘’Jamais je n’ai rencontré son émissaire sans qu’il ne me dise : c’est Serigne Abdoulahi qui vous a offert ceci.’’
MOHAMED EL BACHIR (SERIGNE BASSIROU MBACKE) : Le biographe de Serigne Touba
Il a vu le jour un 21 novembre 1895 à Galla Yel (près de Koki). D’une beauté légendaire, le père de l’actuel Khalif général des mourides était un homme de grande culture. Il jouit d’une reconnaissance certaine auprès de la famille de Serigne Touba. Son livre, ‘‘Minanoul-Bakhil-Khadim’’, est un chef-d’œuvre qui compte environ 520 pages en arabe et 720 pages dactylographiées en français. Il comporte deux parties. Selon le chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) Khadim Mbacké, qui a traduit le livre en français, il fit ses études coraniques sous la direction de plusieurs maîtres dont le vénérable Cheikh Abdou Rahmane Lô qui assurait l’instruction de la plupart des enfants des cheikhs mourides pendant l’exil d’Ahmadou Bamba, et le très pieux cheikh Abu Bakr Diakhaté, fils de Madiakhaté Kala, le célèbre cadi du Cayor au temps de Lat-Dior.
Ensuite, Serigne Bachir étudiera la théologie et le droit islamiques ainsi que la langue et la littérature arabes auprès d’un grand maître maure nommé Muhammad Ould Abi Bakr. Mais une importante partie de la formation de Serigne Bachir est due à ses propres efforts. Toujours distingué par son intelligence, sa curiosité intellectuelle et sa soif de connaissance, Serigne Bachir consacrait la majeure partie de son temps à la lecture. En plus des disciplines islamiques traditionnelles et de la littérature arabe, ses lectures s’étendaient à la philosophie, à la psychologie, à l’astronomie, à la géographie et à l’histoire. Serigne Bachir fut d’ailleurs réputé pour son attachement indéfectible à l’islam orthodoxe et sa constante lutte contre toute innovation susceptible de déformer l’islam. Il était un ascète et un soufi, mais son soufisme était strictement orthodoxe et son ascèse modérée.
Considérant le travail comme une part du culte, il soutenait que le renoncement prôné dans les textes sacrés ne consiste pas à se détourner du monde pour s’enfermer dans un monastère, mais plutôt dans un ‘‘renoncement du cœur’’ au superflu et au futile. ‘‘Il faut travailler inlassablement, prêchait-il, car nous ne récolterons dans la vie future que ce que nous avons semé ici-bas’’. Il a rendu l’âme le 10 août 1966.
SERIGNE MOURTALLA MBACKE : L’ambassadeur de l’islam
Tout le monde le voyait comme le digne successeur de Serigne Saliou Mbacké. Serigne Mourtalla Mbacké (encore appelé Mourtada), le fils cadet de Serigne Touba, est né en 1927 à Ndame Darou Al Alim Al Khabir, à 5 km de Touba, mais n’aura pas connu le califat non plus. Serigne Mourtada restera toujours la générosité faite discrétion avec sa formule des ‘‘tarifs sociaux’’ et des instituts islamiques.
De sorte que ce 8 août 2004 marque la fin d’un long et élogieux parcours dédié à l’islam, à la propagation des enseignements de son père Cheikh Ahmadou Bamba et à l’assistance à son prochain. Car avec sa disparition, le mouridisme perd également un grand humaniste qui, dans un environnement fortement marqué par la pauvreté, avait fait des œuvres sociales une seconde nature.
C’est un missionnaire de la foi, aimé, admiré et respecté au Sénégal, mais aussi reconnu et recherché hors de nos frontières, surtout dans ces lointaines contrées où il a tracé le sillon, puis ensemencé l’islam et veillé à son rayonnement, qui s’en va se présenter au-devant de son Créateur. Les témoignages qui ont fusé de tous les coins du monde, dès l’annonce de la triste nouvelle, mettent en valeur ses qualités humaines qui étaient l’affabilité, la discrétion, la générosité, la courtoisie, l’humilité, l’altruisme et un amour prononcé pour son prochain, quelles que soient sa couleur et ses convictions religieuses.
Sa vie entière, il l’aura consacrée à se rendre utile à son prochain. Il aura fait un long compagnonnage avec la prescription de son vénéré père Cheikh Ahmadou Bamba qui a toujours enseigné à ses disciples ‘‘le travail comme si l’on devait vivre des siècles et la prière comme si l’on devait mourir dans la seconde qui suit’’.
À côté de celui qu’on appelle couramment ‘’Ambassadeur du mouridisme dans le monde entier’’ ou encore “Ministre des affaires étrangères du khalife général des mourides”, il y a Mourtada l’éducateur, le bâtisseur, l’investisseur pour le bien-être des plus démunis. Il a légué aux pauvres un héritage de plusieurs milliards. Il a mis sur place l’institut Al-Azhar qui a en son sein des bus de transport et autres infrastructures.
Serigne Abdou Samad Mbacké : l’éducateur dévoué
C’est en 1917 que Serigne Abdou Samad Mbacké a vu le jour à Diourbel, coïncidant le 18 Dhûl Qicda 1335. Sa mère, la vertueuse Sokhna Khary Sylla, appartient à l’une des grandes familles religieuses du Sénégal, les Sylla. Son grand-père Serigne Ahmadou Ndoumbé Mar Sylla, communément appelé Serigne Taïba, fut également un compagnon de longue date de Mame Mor Anta Sally, père de Cheikh Ahmadou Bamba sur les foyers d’enseignement et d’étude du Sénégal.
Ayant très tôt mémorisé le Saint Coran auprès de Serigne Amsatou Diakhaté, Serigne Abdou Samad Mbacké excella dans l’étude des sciences religieuses. Sa piété, expression de l’intensité d’un soufi, pratiquant et d’un ascète, laissait deviner le degré de sa foi à travers ses recommandations et paroles brèves empreintes de l’unicité de Dieu.
Éducateur, Serigne Abdou Samad l’était. En témoignent les multiples ‘’Daaras’’ (centre d’éducation et de formation) qu’il a implantés dont les plus connus sont ceux de Mbar installé en 1938, et Diamatil dans le Cayor. Suivant les traces de son vénéré père, selon le site mourides.com, Serigne Abdou Samad s’est beaucoup déplacé à travers le Sénégal pour rencontrer d’anciens compagnons de Cheikhoul Khadim. Ses voyages ont permis à des disciples des contrées lointaines de se rendre compte de son charisme, sans compter ceux qui épousaient le mouridisme à travers lui.
De la Casamance, la région sud du Sénégal, en passant par le Sine-Saloum, Koupentoum et les zones environnantes du Sénégal oriental, Louga et beaucoup de villages du Ndiambour et du Cayor, Serigne Abdou Samad a beaucoup contribué au développement de la voie de Cheikh Ahmadou Bamba.
Modèle de générosité, il avait fait de l’assistance des créatures un sacerdoce. Il donnait tout ce qui lui tombait sous la main. Une qualité qui allait bien de pair avec sa sobriété, son humilité et sa simplicité qui frappaient toute personne qui le fréquentait.
Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, le premier khalife des mourides, et l’homonyme de son fils qui a été rappelé à Dieu trop jeune disaient souvent qu’ils se souvenaient de Cheikh Ahmadou Bamba à chaque rencontre avec Cheikh Abdou Samad.
De Serigne Fallou Mbacké, tout le monde retient qu’il était son frère écouté et dévoué. Il contribua largement à sa formation religieuse et lui aurait enseigné le traité de jurisprudence ‘’Risâlah’’. C’est également sur ses directives que le Cheikh fonda sa première maison de culte et de formation spirituelle ‘’Daara’’ à Mbar.
Cet article L’histoire des fils de Bamba qui n’ont jamais été khalifes est apparu en premier sur Rewmi.com.