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La cité Touba est à l’heure Grand Magal, qui sera célébré ce mercredi 13 août, correspondant au 18 Safar du calendrier lunaire musulman. Cet évènement religieux, célébré par toute communauté mouride, commémore le départ en exil de cheikh Ahmadou Bamba Mbacké fondateur de la voie mouride (1853-1927).
La cité religieuse de Touba, sera en cette matinée du mercredi 13 août, le point focal de la communauté musulmane et particulièrement les mourides, à l’occasion du grand Magal. L’événement religieux célébré le18 Safar, du mois lunaire islamique, commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké fondateur du Mouridisme. Le Magal est un rendez-vous spirituel majeur de par sa dimension internationale, attirant des musulmans venus des quatre coins du monde. Pour cette édition, les organisateurs ont retenu comme thème la «Citoyenneté», à travers «La célébration de la foi qui transcende les frontières».
Sur le plan exotérique, cet événement a valeur de dogme dans le Mouridisme, voie fondée en 1882 par Cheikh Ahmadou Bamba. Il marque, en somme, l’avènement d’une élévation spirituelle et la fin des épreuves que le guide religieux a subies avant sa déportation vers le Gabon. Un exil forcé qui allait se prolonger en Mauritanie de 1903 à 1907 puis en résidences surveillées à Thieyène dans le Djolof, de 1907 à 1912 et enfin à Diourbel de 1912 à 1927 où il a continué à endurer les mêmes contraintes à chaque fois que revenait le jour anniversaire de cette date du 18 Safar.
UNE JOURNÉE DE RECONNAISSANCE DES BIENFAITS DE DIEU À CHEIKH AHMADOU BAMBA
C’est lors de ce dernier séjour à Diourbel, alors qu’il attendait les mêmes épreuves, que Dieu lui fit savoir que les épreuves sont désormais terminées. En guise de le remercier des grâces dont Il lui a gratifié l’Eternel lors de son départ à l’exil, le fondateur du Mouridisme avait donné le sens de cette célébration. «La peine est levée, toute la mission, qui t’as été confié, a été remplie. Tu as obtenu ce à quoi tu aspirais. Il m’a, en ce jour, exaucé au point que j’y ai obtenu la totalité des avantages que je sollicitais auprès de Lui. Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus. Par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait de s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouve sur terre», lançait le fondateur du Mouridisme.
Cette recommandation, prononcée en 1921, est donc l’acte fondateur du Magal. Le fondateur de la cité religieuse de Touba, en 1888, va, à partir de cette date, donner forme à cette célébration. L’éminent guide spirituel transforma cette épreuve en un acte de dévotion profonde à Allah.
«BERNDÉ» ET RÉJOUISSANCES POUR LA PROMOTION DES VALEURS DE PARTAGE
«Serigne Touba» avait enjoint aux bienfaits du Magal un acte aussi festif que dévotionnel qu’on appelle communément le «Berndé». Il s’agit de la préparation de nourritures, en qualité et en quantité, à mettre gracieusement à disposition de ses hôtes et aux démunis. Une manière de permettre à chacun de sentir cette communion.
Dans presque toutes les familles et regroupement de disciples, des «Dahiras», des milliers bœufs, des chameaux sont immolés. Sans compter la quantité industrielle de boissons, de viennoiserie, de fruits et toutes sortes de denrées destinées aux pèlerins. Le tout dans l’esprit de promouvoir les valeurs de partage, de la paix, de la solidarité et l’entre-aide.
Cette dimension festive, qui se manifeste par le «Berndé», est toutefois adossée à divers actes de dévotion. Il s’agit notamment des visites pieuses «Ziars» effectuées auprès des différents fiefs des grands Cheikh et dignitaires mourides mais aussi des sanctuaires, mausolées des différentes Khalifes et guides religieux qui reposent dans la cité religieuse.
Malgré les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la ville sainte de Touba, au cours des derniers jours, occasionnant d’importants dispositifs logistiques annoncés par les autorités pour lutter contre les inondations, la ville de Touba continue d’accueillir des flots croissants de milliers de pèlerins.
Le Magal est aussi une occasion pour les disciples mourides de renouveler leur engagement spirituel à travers des récitals du Coran, des Zikr, des conférences sur la pensée, des «poèmes» et écrits de Khadimou Rassoul (Khassaïdes), de causeries sur le Prophète (PSL), sur les hommes pieux, des expositions qui célèbrent l’héritage spirituel et culturel mouride. Le tout en parfaite adéquation de la «Sunna» (Tradition) du Prophète (PSL) et conformément aux vœux de «Khadimou Rassoul».
Célébré dans un cadre restreint par son fondateur, cette commémoration était loin d’avoir une l’ampleur collective que l’on constate aujourd’hui. Les talibés se regroupaient en effet dans différents lieux et dans le cadre de la famille à Diourbel. Après le rappel à Dieu du fondateur du Mouridisme, en 1927, le premier Khalife, Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké, imitant en cela son père, a tenu le flambeau en célébrant la date du 18 Safar, mais déplaçant la cérémonie à Touba. La décision de centraliser, pour la célébration à l’unisson du grand Magal, à Touba, on le rappelle, a été prise à la fin des années 40 (1948) par le deuxième Khalife, Serigne Fallou Mbacké. Il est aujourd’hui placé sous l’autorité du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Omar DIAW
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