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La région de Matam (Nord-Est) a officiellement lancé, ce jeudi, la quatrième phase du programme EnPRISE, un projet de soutien psychosocial destiné aux enfants et adolescents vivant avec le VIH. Financée à hauteur de 655 millions de francs CFA, l’initiative sera déployée jusqu’en mars 2028 en partenariat avec le Centre régional de recherche et de formation (CRF) et le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fann.
Cette nouvelle phase vise à combler les insuffisances observées dans l’accompagnement de cette frange vulnérable, en s’inspirant des enseignements tirés d’EnPRISE 3. Elle ambitionne de renforcer l’encadrement psychologique des jeunes patients et d’améliorer leur qualité de vie.
Des résultats encourageants mais des défis persistants
Selon le directeur régional de la santé, Dr Faye, des progrès notables ont été réalisés dans la précédente phase, notamment un taux de 94 % d’enfants sous traitement antirétroviral. Toutefois, le pourcentage d’enfants connaissant leur statut sérologique reste faible dans la région : 52 % contre un objectif national de 95 %.
« La phase 4, qui insiste sur la prise en charge psychosociale, offre l’opportunité de consolider les acquis et d’améliorer le suivi des enfants en transition, notamment ceux pris en charge dans l’unité Gavi », a souligné Dr Faye. Il a fixé comme priorité de faire reculer la charge virale actuellement estimée à 7 %, grâce à un meilleur accompagnement individualisé.
Un soutien global pour une meilleure adhérence
Lors de la cérémonie de lancement, la présidente du Réseau national des associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA (RNP+) a salué cette orientation. Elle a rappelé que, malgré les avancées thérapeutiques au Sénégal, « les enfants et adolescents vivant avec le VIH restent parmi les plus vulnérables ». Les obstacles dépassent le simple accès aux traitements : adhérence, santé mentale, acceptation du statut et accompagnement durable sont autant de défis majeurs.
Elle a mis l’accent sur la transition vers les schémas à base de dolutégravir (DTG), un antirétroviral plus performant et mieux toléré. Selon elle, « ce changement ne peut être réussi que si les bénéficiaires sont accompagnés de manière holistique, en tenant compte de leurs besoins psychologiques, émotionnels, familiaux et sociaux ».
Le soutien psychosocial n’est plus optionnel
« La prise en charge psychosociale ne peut plus être considérée comme un simple volet annexe de la réponse au VIH », a-t-elle insisté. Elle se situe désormais « au cœur même de la réussite thérapeutique, en particulier pour ces jeunes confrontés à la stigmatisation, au rejet, au manque de repères et à l’absence de soutien émotionnel. »
En intégrant ce soutien dans les structures de santé, il devient possible de « favoriser l’adhérence, l’épanouissement social, la résilience, et la compréhension du traitement, notamment du DTG », a-t-elle poursuivi.
Un appel à l’unité et à l’action collective
L’intervenante a exhorté les professionnels de santé à « être attentifs à la détresse silencieuse » de ces jeunes et à leur offrir une écoute de qualité. Elle a lancé un appel aux autorités pour « prioriser le soutien psychosocial dans les politiques de santé », aux bailleurs pour « continuer à appuyer les programmes centrés sur l’humain », et aux familles pour leur « amour, compréhension et présence. »
Pour conclure, la présidente du RNP+ a rappelé le fondement éthique de ce combat : « Le traitement est un droit. Le soutien psychosocial est une nécessité. L’espérance de vie n’a de sens que si elle est accompagnée d’une qualité de vie. »
Pape Moctar Ndiaye
L’article Matam s’engage dans une prise en charge globale des enfants vivant avec le VIH est apparu en premier sur Sud Quotidien.