Dans un entretien exclusif accordé à France 24, Patrice Motsepe affirme que l’un de ses objectifs est qu’un pays africain remporte la prochaine Coupe du monde, prévue en 2026. Selon lui, la dernière Coupe d’Afrique des Nations, disputée en Côte d’Ivoire, a été « la plus réussie » de l’histoire. Elle a rapporté 80 millions de dollars grâce, notamment, au doublement du nombre de sponsors, et attiré plus de deux milliards de téléspectateurs.
Patrice Motsepe explique avoir trouvé de « très graves problèmes » à son arrivée à la tête de la CAF, en 2021, notamment au niveau de la gouvernance et liés à la façon dont les fonds étaient dépensés. Sa mission était donc de faire en sorte que les comptes et le fonctionnement de l’institution regagnent de la crédibilité auprès des sponsors et du public.
Quant à savoir s’il sera candidat à sa propre succession l’an prochain, il estime que l’un de ses objectifs est d’établir une fondation et une équipe de direction solides afin de pouvoir être remplacé si nécessaire. Mais il n’écarte pas pour autant un second mandat, insistant sur la nécessité de ne pas voir les progrès réalisés partir en fumée. Et à ceux qui pensent que le vrai patron de la CAF n’est autre que le président de la Fifa Gianni Infantino, Motsepe rétorque que ce genre de polémiques ne le touche pas. Selon lui, ce point de vue est relique d’un passé où l’Afrique n’était pas considérée comme capable de décider par elle-même.
Il rejette également les accusations du président de la fédération camerounaise et ex-star Samuel Eto’o, selon qui la CAF le diffamerait à travers une enquête pour matchs truqués. « Personne, à commencer par moi, n’est au-dessus de la loi « , clame le président, affirmant que l’enquête est menée selon les règles de la CAF et dans le respect de la présomption d’innocence.
À propos des cas présumés d’agression sexuelle impliquant plusieurs entraineurs d’équipes de jeunes au Gabon, il affirme que la CAF prend le sujet très au sérieux. Selon lui, le fait que le président de la fédération gabonaise, accusé de ne pas avoir informé les autorités de ces abus, ait récemment été réélu au comité exécutif de la CAF n’est pas un signe de mépris vis-à-vis des victimes présumées. La CAF traite ce problème « avec urgence », mais est souvent entravée par le fait que les personnes soupçonnées sont parfois emprisonnées sans être jugées dans leur propre pays.
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