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(Le Quotidien) Pour faire de vieux jours sous nos cieux, à n’en pas douter, il faut avoir le cœur bien accroché…
Passons sur la virée présidentielle aux States, face à un Donald Trump qui demande à cinq chefs d’État de « pays de merde » — comme il nous appelle — s’il mérite le Nobel de la paix, à l’occasion de laquelle il est question d’un parcours de golf chez nous, dans un pays où il n’y a pas assez d’écoles, d’hôpitaux, qui compte ses amateurs de golf sur une seule main.
Mieux, ou pire, la scène tragicomique de Washington se déroule quelques jours après une attaque djihadiste au Mali, à deux kilomètres de notre frontière orientale…
Moi, président — comme dirait François Hollande —, je ferais exprès de ne pas entendre la question de « Mister President » sur la perfection de son nombril et abattrais mes cartes : l’obsession sécuritaire américaine est un fonds de commerce inépuisable…
D’abord, lui expliquer au président à la houppe, à quel point le Sénégal est son voisin et que la sécurité américaine est en partie tributaire de la stabilité du Sénégal et de sa bienveillance. La Chine qui envahit l’Afrique, la Russie qui cherche des points d’ancrages stratégiques, les djihadistes qui rêvent de faire tomber le géant laïque et démocratique que nous sommes, ça va lui parler…
L’Amérique a intérêt à ne pas voir s’effondrer le verrou africain que nous sommes. Mais ça, il faut de la pédagogie pour l’expliquer à un président qui reçoit ses homologues désargentés en commençant par leur demander d’être concis : vos noms et prénoms, et votre pays…
Traduction : la Maison Blanche, ce n’est pas l’arbre à palabres.
Pendant qu’on s’arrache le peu de cheveux que Sa Majesté la calvitie autorise devant ce spectacle désolant et cet immense gâchis d’une occasion qui ne risque pas de se présenter à nouveau, ne voilà-t-il pas que le « meilleur Premier ministre de tous les temps », le vénéré Ousmane Sonko, depuis Dakar et devant ses ouailles, s’épanche en public : nous aurions juste un problème d’autorité nous apprend-il.
Première nouvelle…
On redoute le pire : le PMOS menace de ne pas démissionner, même s’il pense à rembobiner l’Histoire en transformant sa démission du mandat de député arraché de haute lutte lors du scrutin de novembre 2024 en suspension provisoire qui lui permettrait de s’emparer de la forteresse située Place Soweto.
El Malick Ndiaye, l’actuel occupant du Perchoir, dont le fauteuil est sans doute visé à ce moment précis, a dû implorer ses mânes ancestraux pour que cette folle idée quitte le vénéré Premier ministre-Président.
Moi, que le doute raisonnable n’habite pas, je me projette dans la politique-fiction futuriste d’un pays qui marche sur la tête depuis une année et demie : parti comme c’est, le vénéré Premier ministre serait capable de limoger le président de la République sous les vivats de la foule des Pastéfiens qui célèbrent cette semaine l’anniversaire primatorial comme une fête de l’Indépendance.
Après les fracassantes déclarations du Premier ministre contrarié, au cours desquelles les droits-de-l’hommistes sont désignés comme des fumiers, (traduction : d’animales merdes en décomposition) ça attend donc avec quelque appréhension le retour du Président sénégalais de son escapade américaine dont il revient avec juste le gouverneur du Palais à l’accueil. Que font donc les ministres et autres pontes du régime à cet instant précis ? Apparemment, c’est dans l’ordre des choses puisque nous n’avons vent d’aucun remaniement intempestif après ça.
La rupture systémique, c’est aussi la sobriété dans le protocole ?
Finalement, il n’y aura aucune Sweet aux déclarations intempestives et bouderies du Premier ministre-Président. Faut-il rengainer les couteaux et pistolets avant de pousser un soupir de soulagement lorsque, pour réagir aux états d’âme de son premier collaborateur, le président Bassirou Diomaye Faye esquive la question de confiance en révélant que le Premier ministre Ousmane Sonko est son… ami ?
Apparemment, le Président et le Premier ministre ne voient pas les mêmes problèmes.
Si le premier pense que les urgences sont au règlement des difficultés de ses compatriotes, le second, quant à lui, estime qu’il n’y a que la vacance de l’autorité qui plombe notre émergence.
Il faut le laisser gouverner, sinon, dégager ?
C’est aussi la semaine où l’on découvre un forcené de la chéchia et du nœud pap’ qui estime que les perruques et la dépigmentation du derme sont indignes de la mission civilisatrice du Grand Théâtre dans la défense et l’illustration de la Négritude, du souverainisme indigène, de la décolonisation mentale et culturelle. A ce rythme, il finirait par interdire les activités païennes aussi vulgaires que les concerts de mbalakh ou la remise des prix du Concours Général pour ne tolérer dans cette enceinte que les musiques sacrées, les burqas et djellabas ?
Des questions existentielles auxquelles le brillantissime directeur du Grand Théâtre apporte les réponses profondément philosophiques, engagées, lumineuses.
Et puis, au moment où l’on s’apprête à lui réserver une standing ovation pour cette décision historique, la douche froide. La hiérarchie lui aurait-elle tapé sur les doigts ? Monsieur le DG souverainiste du Grand Théâtre finit par faire marche arrière parce que les gens n’ont rien compris à sa révolutionnaire mesure d’assainissement du temple de la Culture que nous a offert la Chine. Vous avez beau plisser les yeux, vous avez bien lu : c’est un cadeau de l’Empire du Milieu…
Du coq à l’âne…
Le maire de Keur Massar, Bilal Diatta, après avoir convoqué la presse, annule la conférence finalement après un coup de fil du Premier ministre qui lui intime l’ordre de rappliquer à la Primature toutes affaires cessantes. Je vais vous paraître superficiel, mais tant pis : la couleur de sa veste, on en débat ?
Le casting du régime « Sonko môy Diomaye » n’a pas fini de nous refiler des émotions fortes.
La frénésie des épousailles et des baptêmes en haut lieu, on en parle ? Non ? Tant pis… Que personne ne vienne me reprocher de n’avoir pas averti : à ce rythme, la population doublera avant 2029.
Maîtriser le rythme des naissances, qu’il disait, le Président : on a dû ne pas le comprendre de la même manière…
L’article Sénégalaiseries Par Ibou Fall – la semaine où le Premier ministre menace de limoger le Président est apparu en premier sur Sud Quotidien.