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on - Jul 11 -
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Dans une lettre ouverte, Serigne Issa Diop a interpellé le Président de la République Bassirou Diomaye Faye sur plusieurs questions qui font l’actualité. Monsieur Diop dénonce les arrestations notées ces derniers jours et invite les acteurs politiques à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation et à élever le niveau du débat. Serigne Issa Diop souligne également la nécessité d’un leadership responsable et d’une union sacrée pour relever les défis, notamment celui économique. Pour lui, le Président Bassirou Diomaye Faye doit prendre ses responsabilités pour unifier et apaiser le pays.
Voici l’intégralité de sa lettre
Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République du Sénégal
Objet : La Protection des libertés fondamentales : un devoir constitutionnel du Président de la République
Monsieur le Président,
Au cœur du tumulte de l’histoire en marche, il est des instants où la voix du citoyen, animée par un profond sens du devoir et de la responsabilité, se doit de franchir les remparts du silence. Non pas dans une posture de contestation stérile, mais dans un esprit de sursaut national, empreint de respect et de loyauté envers nos institutions. C’est avec cette conscience aiguë que je me permets de vous adresser ces quelques lignes.
Le Sénégal traverse aujourd’hui une conjoncture particulièrement préoccupante. Le coût de la vie, devenu un fardeau insoutenable pour des millions de nos compatriotes, ne cesse de croître, tandis que les revenus stagnent, et que l’espoir s’amenuise pour nombre d’entre eux. La dette publique, dont l’ampleur ne saurait être occultée, compromet gravement nos marges de manœuvre économiques et pèse lourdement sur les générations à venir.
Le chômage endémique, en particulier chez les jeunes, constitue une blessure profonde. Il nourrit le désespoir, alimente l’exil clandestin, et pousse nos frères à braver les flots, fuyant vers une Europe devenue mirage, au péril de leur vie. Les embarcations reprennent leur course funeste vers les côtes espagnoles. Que reste-t-il d’un pays lorsque sa jeunesse ne croit plus en l’avenir ?
Parallèlement, nos entreprises nationales suffoquent sous le poids d’une pression fiscale devenue étouffante. Ce sont les poumons du secteur privé sénégalais qui se compriment, affaiblissant ainsi notre capacité à créer de la richesse et à offrir des emplois décents.
À nos frontières, les ombres du terrorisme s’étendent avec une inquiétante régularité. Le Sahel brûle, les flammes menacent de franchir nos seuils et la belle Casamance s’embrase crescendo. L’heure n’est plus aux clivages partisans, mais à l’union sacrée autour de la bataille pour, le redressement de notre économie, la défense de notre intégrité territoriale et de notre sécurité commune.
Dans ce contexte, les velléités de musèlement, les restrictions des libertés, les arrestations arbitraires, ou encore les tentatives de décrédibilisation de la presse et de la société civile ne sauraient constituer une réponse appropriée. L’histoire récente de notre nation l’a amplement démontré : aucun projet de confiscation des libertés n’a jamais triomphé. Le triste épisode de la loi Ezzan en 2001, et la mobilisation citoyenne qui s’en est suivie, en est une preuve éclatante. Le peuple sénégalais a toujours su défendre sa dignité, dans la paix mais avec une détermination sans faille.
Monsieur le Président, en tant que gardien de notre Constitution, vous portez la responsabilité sacrée de rassembler, d’unifier et d’apaiser. Plus que jamais, le Sénégal a besoin d’un leadership empreint de concorde, d’écoute attentive et de hauteur d’esprit. Le pouvoir, dans son essence républicaine, est un service au peuple, non une fin en soi.
Aux acteurs politiques de tous horizons, je lance un appel solennel : élevez le débat. Que les ambitions personnelles cèdent la place à l’intérêt supérieur de la nation. Le Sénégal est notre patrimoine commun ; s’il chavire, nul ne saurait sortir indemne de ce naufrage.
Que cette lettre soit une invitation à l’humilité pour ceux qui gouvernent, à la responsabilité pour ceux qui contestent, et à la lucidité pour nous tous. Recentrons-nous sur l’essentiel : la dignité de nos concitoyens, la justice sociale, la paix durable et la sauvegarde de notre démocratie et le sauvetage de notre économie.
Dans la tourmente, il ne faut pas de bras de fer, mais des mains tendues. C’est ensemble, et ensemble seulement, que nous relèverons les défis qui se dressent devant nous.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération républicaine.
Pour la République pour les libertés, pour Badara, Bachir Abdou et tous les autres qui vivent l’injustice
SID, Un citoyen sénégalais concerné
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