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La « guerre des routes » semble avoir repris de plus belle au Maroc à partir de 2022. Ce constat alarmant a été livré par un responsable de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Selon les chiffres partagés, les accidents de la route représentent un coût colossal pour le Royaume, estimé à 19,5 milliards de dirhams par an, soit près de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Cette somme englobe les conséquences humaines, sociales et économiques des drames routiers qui continuent de faire des ravages.
Mohamed Chiboub, chef du service de communication digitale à la NARSA, a dévoilé ces informations lors d’un séminaire organisé en marge du Salon de l’automobile d’occasion à Casablanca. Lors de son intervention, il a mis en lumière les principales causes des accidents : la vitesse excessive, le non-respect du code de la route et les comportements imprudents de certains usagers. Ces facteurs, trop souvent négligés, sont responsables de milliers de tragédies chaque année.
Un bilan contrasté a été dressé. En effet, bien que le Maroc ait connu une amélioration notable dans la lutte contre ce fléau, avec une baisse de 13 % des décès liés aux accidents de la route entre 2010 et 2021, la situation s’est détériorée ces dernières années. Le Royaume, autrefois à la 136e place en matière de sécurité routière parmi 178 pays en 2009, avait grimpé à la 110e place en 2018. Pourtant, cette avancée est aujourd’hui mise à mal. En 2023, le nombre de décès sur les routes a atteint un triste record avec 3.819 vies perdues.
Cette recrudescence des accidents, notamment fatals, est en grande partie attribuée à l’usage croissant des deux-roues. « Dans les pays en développement, l’utilisation des motos et des vélos est en forte augmentation, en raison de leur coût accessible et de leur faible consommation de carburant », a expliqué Chiboub. À cela s’ajoute la volonté des usagers de contourner les embouteillages, un phénomène récurrent dans les grandes villes marocaines.
Parmi les victimes d’accidents de la route, 40 % sont des utilisateurs de motos, tandis que 7,5 % sont des cyclistes et 26 % des piétons. Ces chiffres révèlent une vulnérabilité alarmante des usagers les plus fragiles, notamment en milieu urbain, où les piétons paient un lourd tribut. Dans les zones rurales comme urbaines, les deux-roues continuent d’être surreprésentés dans les statistiques d’accidents.
Depuis sa création en 2020, la NARSA joue un rôle central dans la coordination des efforts entre les acteurs publics et privés pour renforcer la sécurité sur les routes marocaines. Malgré cela, les résultats restent en deçà des attentes. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a d’ailleurs annoncé récemment un bilan tragique pour la première semaine d’octobre : 25 morts et près de 3.000 blessés dans 2.193 accidents survenus en milieu urbain.
Cette situation remet en question l’efficacité des stratégies de sécurité routière mises en place jusqu’à présent. Le Maroc, grâce à sa première stratégie nationale (2004-2013), avait réussi à sauver environ 9.210 vies et à réduire significativement les blessures graves. Toutefois, en comparaison avec les pays développés, les indicateurs de sécurité routière au Maroc, notamment le nombre de morts pour 100.000 habitants, demeurent insuffisants.
C’est dans ce contexte que s’est ouvert le Salon « Auto Occasion », un événement majeur pour le marché de l’automobile d’occasion au Maroc. Organisé par le magazine « Autonews » et soutenu par le ministère de l’Industrie et du Commerce, ce Salon se tient à Casablanca du 10 au 15 octobre. Avec une vingtaine d’exposants présents sur 10 000 m², il vise à promouvoir un secteur en pleine expansion.
« Nous sommes ravis de constater un tel engouement. Ce Salon contribuera certainement à dynamiser le marché de l’automobile d’occasion au Maroc », a déclaré Fatima Ouriaghli, directrice générale du magazine « Autonews« . Le marché de l’automobile d’occasion connaît une véritable explosion, avec une croissance spectaculaire du nombre de transactions : entre 2019 et 2023, le nombre de véhicules vendus est passé de 400.000 à 700.000, soit une augmentation impressionnante de 75 %.
Face à cette situation, les autorités sont plus que jamais appelées à intensifier leurs efforts pour contrer cette « guerre des routes » qui, année après année, continue de faire des victimes et d’alourdir le bilan humain et économique.
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