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Le collectif d’avocats représentant les prévenus dans l’affaire des « Oulad Lefchouch », accusés d’avoir lancé des œufs sur des véhicules, a vigoureusement contesté l’idée que leurs clients devraient être jugés à l’aune de la notoriété et de la fortune de leurs familles.
L’un des avocats, défendant un accusé issu d’une influente famille du secteur immobilier à Casablanca, a exhorté la cour, lors des délibérations, à ne pas tenir compte du statut social des prévenus.
Lors de l’audience de ce jeudi devant la Cour d’appel de Casablanca, un avocat plaidant pour la libération provisoire des accusés s’est adressé à la cour en ces termes : « Ne considérez pas l’étiquette ‘Oulad Lefchouch’ dans vos délibérations. Ce qu’ils ont fait ne constitue pas un crime. Leur avenir est entre vos mains ».
Un autre membre du collectif de défense a élargi le débat en évoquant une problématique sociétale plus vaste souligne que « le phénomène des ‘Oulad Lefchouch’ mérite une analyse approfondie par des sociologues, car il révèle une fracture sociale grandissante, exacerbée par la crise économique ».
Il a poursuivi en dénonçant une inégalité de traitement : « Certains jettent des pierres sur l’autoroute sans être poursuivis pour crime. Mais dans ce cas précis, parce qu’il s’agit du fils d’un universitaire et qu’il étudie dans une école américaine, il est poursuivi au titre d’un crime sous prétexte qu’il est un ‘Oulad Lefchouch’ ».
L’avocat du prévenu Hamza J. a tenu à défendre la moralité de son client, déclarant : « Ce ‘Oulad Lefchouch’ est un élève assidu, il prie, tandis que d’autres, qui ne sont pas considérés comme des ‘Oulad Lefchouch’, ne prient pas. Cela démontre que mon client, Hamza, a des valeurs ».
Il a également pointé du doigt la politique de détention provisoire : « Lorsqu’il a décidé de maintenir ces jeunes en détention, le procureur général aurait dû prendre en compte la surpopulation carcérale et les directives émises par la présidence du parquet appelant à rationaliser la détention provisoire ».
L’avocat a rappelé que « l’Union européenne a même financé une formation sur ce sujet. Le procureur général a-t-il pris en compte ces recommandations avant de décider l’incarcération de ces jeunes, dont le seul tort est d’avoir joué avec des œufs ? ».
Il a poursuivi en s’interrogeant : « En quoi ces jeunes représentent-ils une menace pour l’ordre public et la sécurité de la société avec des œufs ? Une décision plus mesurée aurait été bénéfique pour tous. L’incarcération de mon client a brisé son avenir, alors qu’il a été accepté dans une prestigieuse université américaine ».
Un autre avocat de la défense a insisté sur les garanties de représentation de son client : « Issu d’une famille connue, il présente toutes les garanties de présence. Il est inscrit dans une école américaine et s’apprête à passer son baccalauréat, un examen où l’échec n’est pas une option dans le système américain. Un tel verdict pourrait compromettre irrémédiablement son avenir scolaire ».
Il a conclu sa plaidoirie en dénonçant la sévérité de la décision du parquet. « Tous ces éléments ont été ignorés et, d’un simple trait de plume, la décision d’incarcération a été prise, alors qu’aucune preuve ne permet d’établir qu’un crime a été commis au regard de l’article 591 du Code de procédure pénale », a-t-il déploré.
Procès reporté au 10 avril
La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Casablanca a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 10 avril prochain, à la demande de la défense des accusés.
Pour rappel, la police du district d’Aïn Chock avait interpellé, le 19 février dernier, sept individus soupçonnés d’avoir jeté des pierres et mis en danger la vie des usagers de la route.
Les services de police de Casablanca avaient été alertés sur la présence d’un groupe de personnes échangeant des jets de pierres et d’œufs sur un tronçon routier en périphérie de la ville, mettant en péril la sécurité des citoyens et des automobilistes.
L’intervention rapide des forces de l’ordre avait permis l’arrestation de sept suspects, qui se trouvaient à bord d’un véhicule tout-terrain, tandis que le conducteur d’un second véhicule avait pris la fuite peu après les faits.
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