Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a affirmé que la réalité met en évidence un affaiblissement manifeste de la religiosité, perceptible à travers les comportements et confirmé par les indicateurs statistiques. Il a souligné que le coût des interventions de l’État pour tenter de corriger cette situation sociale s’alourdit davantage chaque année.
Présentant le bilan des activités du Conseil supérieur des oulémas (CSO) devant le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la cérémonie religieuse organisée jeudi soir en commémoration de l’Aid Al-Mawlid Annabaoui, le ministre a insisté sur « l’urgence de renforcer le référent religieux».
Il a précisé que le besoin est « pressant et incontournable de consolider l’ancrage du Coran par une transmission guidée et explicite, nécessitant une vigilance généralisée touchant l’ensemble de la société ». Cette vigilance, a-t-il poursuivi, doit particulièrement être assumée par les responsables du développement, « quels que soient leurs domaines et leurs fonctions », en tant qu’éveil de conscience nourri par l’éthique et permettant une juste perception de la religion.
Toufiq a ajouté « qu’il ne s’agit pas seulement de considérer la religion comme une partie de la vie, mais comme un système de vie dans sa globalité, fondé sur une compréhension divine de deux questions essentielles : celle de la liberté et celle de la responsabilité ». Parmi les signes encourageants, il a relevé l’intérêt grandissant des fidèles pour les prêches du vendredi proposés dans le cadre du plan de transmission.
Le ministre a également évoqué les analyses produites par les systèmes d’intelligence artificielle, soulignant qu’elles « convergent vers une appréciation positive de ces prêches ». Toutefois, a-t-il nuancé, elles s’interrogent sur la portée réelle de leur impact, « oubliant que l’émotion spirituelle relève de la responsabilité du récepteur, et que la prédication de terrain, telle que préparée par les savants, implique un suivi de proximité conforme à la méthodologie prophétique ».
Ce qui confère encore plus de force à ce plan, selon Toufiq, c’est qu’enraciné dans le Coran, « il constitue pour les musulmans la voie vers le modèle qui leur est assigné, celui d’être la meilleure communauté suscitée pour l’humanité ». Pendant ce temps, a-t-il observé, le monde environnant, en proie à diverses crises comportementales, « commence à réévaluer les modèles auxquels il s’est rallié, issus d’expériences historiques détachées de la révélation ».
Toufiq a qualifié l’effort déployé par les savants marocains dans le domaine de l’encadrement religieux de « projet aspirant à des horizons universels ». Il a rappelé que la question fondamentale de l’humanité demeure la même, celle à laquelle les religions ont cherché à répondre et autour de laquelle se sont articulées les philosophies : « Quelle est la voie du salut ? ».
Afin de dissiper toute ambiguïté quant à la réponse de la religion, a-t-il déclaré devant le Roi Mohammed VI, « les savants ont invoqué le verset divin : “Quiconque, homme ou femme, accomplit de bonnes œuvres tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une vie heureuse et Nous les récompenserons d’une meilleure récompense que ce qu’ils faisaient”. Ils ont expliqué la foi comme un état de libération de l’égoïsme, et présenté l’action vertueuse comme l’établissement de priorités dans les comportements profitables à soi-même et aux autres ».
Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a enfin indiqué que les oulémas considèrent que la disponibilité des conditions de transmission, sous l’égide de l’Imamat d’Amir Al-Mouminine, offre une opportunité unique pour proposer un modèle global de compréhension inspiré du modèle prophétique. « C’est dans ce cadre que le Conseil supérieur des oulémas a convoqué, en début d’année, une rencontre inédite avec un groupe de grands acteurs du développement, afin qu’ils apportent, à travers leurs recherches, des réponses à la question suivante : dans quelle mesure le développement a-t-il besoin de l’ancrage coranique ? », a-t-il conclu.
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