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Alors que l’Aïd al-Adha approche, l’incertitude plane sur son déroulement cette année, suscitant des inquiétudes profondes à travers le Royaume. La flambée des prix et la crise économique aggravée par des années de sécheresse consécutives poussent de nombreux Marocains à espérer une annulation du sacrifice, une mesure qui pourrait soulager les ménages les plus durement touchés par la cherté de la vie. Cependant, une telle éventualité alarme les éleveurs, appelés les « kessaba« , dont l’équilibre économique repose largement sur cette fête religieuse.
Mokhtar, un éleveur de la province de Larache, partage cette angoisse. Avec plusieurs têtes de bétail destinées à la vente pour l’Aïd al-Adha, il redoute les répercussions qu’une annulation pourrait avoir sur sa situation déjà fragile. Contacté par Hespress, Mokhtar a exprimé son désarroi : « La situation des agriculteurs serait catastrophique si l’Aïd al-Adha venait à être annulé ».
Il a souligné que cette fête religieuse représente une opportunité cruciale pour les éleveurs de vendre leurs moutons et de compenser les pertes subies au cours d’une année agricole marquée par la sécheresse. « Ce serait notre mort économique, nous ne pourrions jamais nous relever après cela », a-t-il affirmé. Mokhtar a également attiré l’attention sur le poids financier écrasant supporté par les éleveurs : « Les dépenses de ces derniers mois sont extrêmement élevées, et il nous est impossible d’en supporter davantage ».
Au-delà des éleveurs, Mokhtar met en garde contre les répercussions potentielles d’une telle décision sur le monde rural dans son ensemble. « Le monde rural tout entier ne pourrait supporter une annulation de l’Aïd al-Adha. Ses habitants en pâtiraient énormément », a-t-il déclaré, ajoutant que cela pourrait même pousser certaines familles à envisager de migrer vers les villes.
Du côté des acteurs économiques, les craintes sont également palpables. M.B., un homme d’affaires de Tanger, a fait part de son inquiétude face aux rumeurs contradictoires autour de l’annulation du sacrifice. En tant qu’investisseur actif dans le secteur de l’élevage, il avait initialement envisagé d’importer des moutons d’Espagne pour répondre à la demande croissante, stabiliser les prix et garantir l’accessibilité de cette tradition religieuse aux citoyens marocains.
Cependant, l’incertitude actuelle le pousse à reconsidérer ce projet. S’exprimant sous couvert d’anonymat, il a expliqué à Hespress que « l’Aïd al-Adha constitue une occasion économique majeure qui génère une grande dynamique dans le pays, touchant toutes ses régions ». Il a précisé que plusieurs de ses partenaires partagent cette vision, certains d’entre eux ayant même envisagé d’importer des moutons pour cette saison afin d’équilibrer le marché et offrir des options supplémentaires aux citoyens durement frappés par la hausse des prix.
Chaque année, les éleveurs et les vendeurs d’ovins sont confrontés à des défis croissants, exacerbés par la sécheresse et l’augmentation des prix des aliments pour bétail et du fourrage sur le marché national. Ce contexte place les « kessaba » dans une position de plus en plus précaire, tiraillés entre la nécessité de préserver leur activité et la réalité économique qui pèse sur leurs épaules.
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