Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de lancer un véritable signal d’alarme à travers une nouvelle étude réalisée à la demande de la Chambre des conseillers, alertant sur la situation particulièrement préoccupante des très petites et petites entreprises au Maroc. L’institution révèle qu’à la seule année 2024, 15.658 cas de défaillance ont été recensés, touchant majoritairement les très petites entreprises, pourtant considérées comme le socle du tissu productif national.
Intitulé « Les défis des petites et très petites entreprises au Maroc : croissance, modernisation et développement », le rapport met en lumière l’ampleur de la fragilité qui frappe ces unités productives. Bien qu’elles représentent plus de 98 % des entreprises structurées du Royaume, elles demeurent les plus vulnérables face aux variations conjoncturelles et les moins armées pour résister aux crises successives.
Le CESE souligne que les causes de cette vague de défaillances sont multiples, mêlant dysfonctionnements internes et contraintes structurelles externes. Sur le plan interne, nombre de très petites entreprises peinent à disposer des compétences managériales et des moyens financiers nécessaires pour absorber les chocs. La faiblesse de la formation en planification financière, en gestion administrative ou encore en innovation constitue un véritable frein à leur durabilité.
Le rapport note aussi que de nombreux porteurs de projets s’engagent dans l’entrepreneuriat par nécessité plutôt que dans le cadre d’opportunités mûrement étudiées, ce qui accentue leur vulnérabilité et limite leur aptitude à anticiper ou à gérer les risques.
Parallèlement, l’étude identifie plusieurs obstacles structurels qui étouffent le développement de ces entreprises : accès limité au financement, difficulté d’intégration dans les chaînes de valeur, domination des marchés publics par les grandes entreprises, sans oublier la concurrence déloyale du secteur informel, qui exerce une pression constante sur les prix et réduit considérablement les perspectives de croissance des acteurs formels.
Le CESE insiste également sur l’effet dévastateur des délais de paiement trop longs, qu’ils proviennent de clients privés ou de partenaires publics. Ces retards provoquent des tensions de trésorerie répétées, pouvant aller jusqu’à l’arrêt total d’activité ou l’insolvabilité. Cela expliquerait, selon le rapport, le niveau exceptionnellement élevé des défaillances enregistrées en une seule année.
À ces difficultés s’ajoutent la lourdeur bureaucratique et un système fiscal jugé pesant. Malgré les avancées notables de la digitalisation, les procédures liées à la création d’entreprise, aux déclarations fiscales, à l’obtention d’autorisations ou à l’accès au financement demeurent complexes. De plus, le cadre juridique actuel ne prend pas suffisamment en compte les spécificités des petites et très petites entreprises, les plaçant dans une compétition déséquilibrée face à des structures beaucoup plus dotées en ressources humaines, financières et organisationnelles.
Face à ce constat, le Conseil appelle à des réformes profondes et ambitieuses afin de renforcer la capacité de résilience et de développement de ces entreprises. Parmi ses recommandations figurent l’adoption d’une « loi sur les petites entreprises » unifiant les dispositifs de soutien, de financement et d’accompagnement, ainsi que la création d’une instance nationale indépendante chargée du suivi et de l’évaluation des politiques publiques qui leur sont dédiées. Le rapport insiste également sur l’urgence d’accélérer la mise en œuvre du dispositif spécial de soutien aux PME prévu dans la nouvelle Charte de l’investissement, de simplifier l’accès au financement et de lier l’accompagnement technique à une formation continue adaptée.
Le CESE met en garde : maintenir la situation en l’état ferait peser un risque réel sur la stabilité du tissu économique national, notamment au regard de l’importance numérique de ces entreprises dans l’emploi et la production. Chaque défaillance se répercute directement sur des centaines de milliers de familles marocaines, fragilise la dynamique économique et accentue les disparités au sein des territoires les moins développés.
L’institution conclut en rappelant que soutenir les très petites entreprises ne constitue pas seulement un choix économique, mais un véritable enjeu social et stratégique pour préserver la cohésion du tissu entrepreneurial national et garantir un développement plus inclusif et plus équitable entre les différents acteurs économiques.
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