Posted by - support -
on - 4 hours ago -
Filed in - Society -
-
5 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Les industries au Maroc sont promises à de grandes percées, sous l’impulsion notamment de six secteurs : deux gros leaders, l’automobile et les fertilisants, deux middle, l’agroalimentaire et le textile, et deux challengers, l’électronique et l’aéronautique.
Lorsqu’il s’agit de discuter des progrès accomplis par le Maroc sur le plan industriel au cours des 25 dernières années sous la conduite du roi Mohammed VI, le ministre de l’industrie et du commerce, Ryad Mezzour, ne se fait pas prier pour faire part de ce qui a été réalisé, de ce qui est en train de se faire et des perspectives favorables à venir. Jeudi soir, lors d’une conférence organisée par l’association ESSEC Alumni Maroc autour du thème « quels piliers pour soutenir la compétitivité et la souveraineté industrielles du Maroc ? », le ministre s’est prêté à un grand oral pour indiquer comment le Maroc, qui exportait du phosphate et « un peu » de textile dans les années 90, a pu développer le deuxième écosystème le plus compétitif au monde dans le domaine de l’industrie automobile.
Trois grandes décisions
“En 25 ans, le Maroc a connu une transformation totale, programmée et construite avec des sacrifices et des investissements”, a indiqué en introduction M. Mezzour. Qu’a-t-on donc décidé pour aboutir à ce stade ? « Trois grandes décisions ont été prises », rappelle le ministre.
La première consistait à ouvrir de nouveaux marchés pour attirer les investisseurs vers des marchés plus importants, ce qui a donné lieu à la politique des accords de libre-échange.
La deuxième décision a été de construire les infrastructures indispensables aux investisseurs venant s’installer au Maroc, ce qui a induit des investissements massifs dans les différentes infrastructures, le symbole étant Tanger Med.
Et la troisième décision qui a été prise, c’était de se dire “on ne peut pas tout faire, on ne sait pas tout faire” et donc “on va concentrer nos efforts sur des choix prioritaires relatifs au développement touristique et au développement industriel, et même au niveau de l’industrie on va prioriser six secteurs, et puis trois autres, en se disant « on ne veut rien faire d’autre »”. Conséquence : en 25 ans, le Royaume a multiplié son PIB par trois. De plus, on a pu développer des secteurs industriels qui n’existaient pas auparavant !
Il fallait des locomotives
“Dans les six choix que nous avons faits, nous avions besoin de locomotives. Et ça, c’était très dur comme par exemple aller convaincre Renault de s’installer au Maroc”, se souvient le responsable gouvernemental. Et de poursuivre : “pour la première fois, nous avons pu faire venir un constructeur qui a démarré avec une capacité de production de 80.000 véhicules et qui en sort aujourd’hui 500.000”.
Puis, fortuitement, le numéro 2 de Renault qui était aussi en charge du projet à l’époque, Carlos Tavares, a été nommé à la tête de Peugeot et “leur a dit : c’est là (au Maroc) qu’il faut aller. Ainsi, on a eu 100.000 véhicules à Kénitra, et on a eu la chance – et c’est là que le TGV a eu une incidence formidable – de libérer une ligne de chemin de fer qui lui était dédiée pour transporter ses véhicules jusqu’au port de Tanger”. Aujourd’hui, ajoute le ministre, “il a une capacité de production de 200.000 véhicules et est en train de doubler pour atteindre 400.000 véhicules, et nous espérons qu’il atteindra les 800.000 véhicules”.
Pourquoi cela a-t-il fonctionné ? La réponse est que “nous avons atteint une deuxième phase du Plan d’accélération industrielle, où, après les avoir attirés, nous devons les enraciner et garantir leur compétitivité. Comment avons-nous fait ? En les entourant de plein de fournisseurs. Plus ils ont de fournisseurs autour d’eux, plus l’écosystème est dense et plus ils sont compétitifs”.
Textile : tout le monde le disait fini au Maroc
En ce qui concerne le textile, M. Mezzour rappelle qu’il y a 25 ans, tout le monde disait que ce secteur était mort au Maroc, mais qu’aujourd’hui on exporte 15 fois plus. “Nous n’exportons plus la même chose, nous n’avons plus la filature, ce n’est plus localisé à Casablanca mais à Tanger, nous avons perdu les opérateurs traditionnels mais nous en avons trouvé de nouveaux, nous nous sommes positionnés sur une autre chaîne de valeur, et ça aussi c’était un choix parce que quand on est en train de faire des t-shirts blancs et des blues jeans où la Chine est quatre fois plus compétitive que nous, on ne pouvait pas rivaliser. Qu’est-ce qui a sauvé notre industrie textile ? L’arrivée de la fast fashion et des collections qui se renouvellent toutes les six semaines et qui sont faites en petites quantités. Cela n’intéressait pas les grandes lignes de production chinoises et c’est là où nous nous sommes positionnés”, explique-t-il.
On n’est pas mauvais dans le secteur de l’électronique et on peut se surpasser dans l’aéronautique
L’électronique et les semi-conducteurs sont un secteur où “nous ne sommes pas mauvais”. Aujourd’hui, dit M. Mezzour, “nous exportons la partie back-end. Nous faisons de l’assemblage et de la programmation de cartes, et nous exportons même vers tous les constructeurs automobiles, y compris Tesla”.
Quant à l’aéronautique, “nous avons fait énormément de choses, mais nous n’avons pas travaillé sur la locomotive qui allait tirer l’ensemble”, constate le ministre. “Nous fabriquons 42% des pièces qui peuvent rentrer dans la composition d’un avion, mais elles vont dans des avions différents. Aujourd’hui, le rêve et l’ambition, c’est de pouvoir assembler un avion chez nous”.
Gigafactories : un game changer
Au sujet des gicafactories, M. Mezzour insiste pour dire qu’elles représentent un véritable game changer pour l’industrie marocaine et devraient conduire à multiplier par 2,5 les exportations industrielles marocaines. “Nous avons décidé de travailler sur toute la chaîne de valeur. Nous avons commencé par une usine de cathodes, qui va commencer à livrer ses premiers produits l’année prochaine, puis l’usine d’anodes, puis celle de séparateurs, et enfin la gigafactory d’assemblage, dont les travaux ont été lancés récemment”.
Tout cela, dit le ministre, “pour atteindre la possibilité de fournir 1 million à 1,5 million de véhicules électriques d’ici 7-8 ans, dont les prix s’échelonnent de 20.000 euros à 40.000-50.000 euros, ce qui permet de générer quelque 700 à 800, voire mille milliards de dirhams”.
The post Alumni ESSEC Maroc : Ryad Mezzour met en avant les prouesses industrielles du Royaume appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.