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Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a présenté ce mardi 29 avril 2025 devant les membres de la Chambre des conseillers un état des lieux détaillé des avancées du Royaume en matière de couverture sanitaire et de santé mentale. Deux sujets majeurs qui traduisent, selon ses termes, « un engagement continu à concrétiser les objectifs du chantier royal de généralisation de la protection sociale ».
Lors de cette séance de question orales, le ministre a tout d’abord annoncé que le taux de couverture sanitaire au Maroc avait atteint 88 % de la population à la fin de l’année 2024. Ce chiffre marque, selon lui, un tournant décisif dans la mise en œuvre du chantier royal. Ce progrès résulte, a-t-il précisé, d’un ensemble d’actions gouvernementales concrètes, parmi lesquelles l’adoption de 29 décrets d’application relatifs aux professionnels, indépendants et ayants droit.
Autre mesure clé : le basculement automatique de plus de 11 millions de bénéficiaires du régime Ramed vers le régime “AMO Tadamoun”, leur permettant ainsi d’accéder aussi bien aux services de santé publics que privés.
Par ailleurs, le ministre a révélé que 3,8 millions d’affiliés indépendants et leurs ayants droit sont désormais enregistrés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), un chiffre soutenu par le déploiement d’une large campagne nationale de sensibilisation. L’objectif est de renforcer la collecte des cotisations et assurer un accès effectif à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), a-t-il précisé.
Tahraoui a insisté sur le fait que l’élargissement de la couverture s’accompagne d’un travail de réforme structurelle du système de santé, afin de garantir une qualité de service à la hauteur des attentes des citoyens. Il s’agit, selon lui, de restaurer la confiance dans les hôpitaux publics, d’améliorer leur attractivité et d’assurer la pérennité de leur financement grâce aux ressources générées par l’AMO.
La réforme en cours prévoit également la création de Groupements sanitaires territoriaux, ainsi que la restructuration de la carte sanitaire nationale à travers l’élaboration de schémas régionaux de santé et une organisation équitable et intégrée de l’offre de soins.
Le ministre a toutefois souligné que la viabilité financière de cette couverture sanitaire universelle dépend de l’adhésion de tous les acteurs : « L’État prend en charge les cotisations des personnes non capables de les assumer, sur la base de critères objectifs et transparents, mais il est crucial que les autres catégories s’acquittent de leurs cotisations auprès de la CNSS ».
Dans un second temps, Amine Tahraoui a abordé la question de la santé mentale, qu’il qualifie de pilier fondamental de la qualité de vie et de l’équilibre social. Il a reconnu les défis persistants dans ce domaine, en particulier le manque de ressources humaines spécialisées et leur répartition inégale sur le territoire.
Pour y répondre, Tahraoui a annoncé que son ministère travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale intégrée en santé mentale et santé psychique, couvrant toutes ses dimensions. Cette initiative démarrera officiellement la semaine prochaine avec une série de réunions techniques que le ministre présidera personnellement au sein du ministère.
En matière de ressources humaines, le ministre a fourni des chiffres précis : en 2025, le Maroc compte 3.230 professionnels de la santé mentale, dont 319 psychiatres dans le secteur public, 274 dans le privé, ainsi que 62 pédopsychiatres dans le public et 14 dans le privé. À cela s’ajoutent 1.700 infirmiers spécialisés en santé mentale dans le secteur public.
Pour réduire le déficit en personnel, 123 postes budgétaires ont été alloués sur la période 2024-2025, dont 34 psychiatres pour l’année 2025 et 89 infirmiers spécialisés en santé mentale pour 2024.
Le ministère mise également sur la formation pour renforcer le système : augmentation du nombre de places pédagogiques dans les instituts supérieurs des professions infirmières, création de commissions régionales de formation pratique en collaboration avec l’enseignement supérieur, et mise en œuvre de la convention-cadre signée en 2022 visant à renforcer la formation et la recherche en santé mentale à l’horizon 2030.
En parallèle, Tahraoui a détaillé les mesures visant à élargir l’offre de soins. Il s’agit de intégration des services de santé mentale dans les hôpitaux publics, le développement de consultations psychiatriques externes, la création d’équipes de gestion des crises psychosociales et le renforcement des services de réhabilitation psychologique et sociale.
Enfin, une réforme du cadre législatif et réglementaire est en cours. Elle prévoit la révision de la législation en santé mentale, l’élaboration de protocoles thérapeutiques adaptés aux troubles prioritaires, et l’alignement du système sur les standards internationaux en matière de prise en charge.
Le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a également révélé que plus de 6 millions de consultations d’urgence ont été enregistrées dans les hôpitaux publics en 2024, soulignant la forte pression sur les services concernés. Le Royaume compte actuellement 155 services d’urgences hospitalières répartis en 100 UMHB, 24 UMHC et 31 services spécialisés, appuyés par 110 unités d’urgences de proximité et 9 structures SAMU répondant via le numéro national 141. Le ministre a également annoncé la préparation d’un projet de loi encadrant les urgences préhospitalières, dans le cadre de la réforme du système de santé portée par la loi-cadre 06.22.
Lors de la séance des questions orales ce mardi à la Chambre des conseillers, Tahraoui a affirmé que la réussite de la réforme du système national de santé repose sur une véritable synergie entre les secteurs public et privé, conformément à la loi-cadre 22.06.
Celle-ci fixe quatre axes structurants a-t-il précisé. Il s’agit d’une gouvernance renforcée incarnée par la création d’institutions telles que la Haute Autorité de la Santé, l’Agence du médicament et l’Agence du sang, une nouvelle fonction sanitaire pour attirer et fidéliser les professionnels, l’amélioration de l’accès et de la qualité des soins via un meilleur maillage des services et enfin, la mise en place d’un système d’information intégré, incluant un dossier médical partagé entre les prestataires publics et privés.
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