L’activité de la bancassurance au Maroc a confirmé en 2024 son rôle central dans la distribution des produits d’assurance, avec une collecte de 20,5 milliards de dirhams de primes, en hausse de 6,6% sur un an. Ce niveau place la bancassurance en tête des canaux de distribution, avec une part de marché de 31,9%, légèrement supérieure à celle des courtiers (30,4%), dans un contexte de croissance soutenue du marché assurantiel.
D’après les données publiées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), la dynamique observée en 2024 s’inscrit dans une trajectoire de croissance régulière sur trois ans. Les primes collectées via la bancassurance sont passées de 18,3 milliards de dirhams en 2022 à 19,2 milliards en 2023, avant d’atteindre 20,5 milliards en 2024, soit un taux de croissance annuel moyen de 5,8%. Cette progression consolide le positionnement de la bancassurance comme pilier structurel de la distribution d’assurance au Maroc, devant les agents et les bureaux de gestion directe.
La structure de cette activité demeure très largement dominée par les assurances vie et capitalisation. Selon l’ACAPS, ces produits ont généré à eux seuls 19,7 milliards de dirhams de primes en 2024, représentant 96,1% de la collecte totale en bancassurance. Les autres branches, incluant l’assistance, la maladie et les accidents corporels, conservent un poids marginal de 3,9%, pour un volume global de 793,1 millions de dirhams. L’assistance représente l’essentiel de ce segment, avec 696,4 millions de dirhams, tandis que la maladie et les accidents corporels totalisent 96,7 millions de dirhams.
L’ACAPS souligne également la très forte concentration du canal bancaire dans la collecte. Le réseau des agences bancaires capte à lui seul 20,4 milliards de dirhams de primes, soit 99,8% du total de la bancassurance. À l’inverse, les sociétés de financement, les associations de microcrédit et les établissements de paiement n’ont généré qu’un volume cumulé de 50,7 millions de dirhams, confirmant le rôle quasi exclusif des banques universelles dans cette activité.
En termes de revenus, la bancassurance affiche une croissance encore plus marquée du côté des commissions. Selon l’ACAPS, les commissions perçues par les réseaux distributeurs ont atteint 569,4 millions de dirhams en 2024, en hausse de 16,3% par rapport à 2023. Cette progression, nettement supérieure à celle des primes, reflète l’élargissement des volumes distribués ainsi qu’une meilleure valorisation commerciale des produits d’assurance vie au sein des réseaux bancaires.
La contribution des établissements bancaires reste dominée par trois groupes majeurs. Toujours selon l’ACAPS, la Banque Populaire arrive en tête avec 8,41 milliards de dirhams de primes, soit 41,1% du total, suivie de Bank of Africa avec 4,42 milliards de dirhams (21,6%) et d’Attijariwafa Bank avec 4,38 milliards de dirhams (21,4%). À eux seuls, ces trois groupes concentrent plus de 84% de la production bancaire en assurance.
Le rapport met enfin en lumière la montée progressive, mais encore limitée, de l’activité Takaful dans la bancassurance. En 2024, les banques participatives ont généré 91,8 millions de dirhams de primes, selon l’ACAPS, dont 96,8% proviennent de l’assurance décès. Les produits d’investissement Takaful demeurent marginaux, avec 2,9 millions de dirhams. Les commissions associées à cette activité se sont établies à 11,9 millions de dirhams, confirmant le caractère encore embryonnaire de ce segment dans le paysage global de la bancassurance.
Selon l’ACAPS, l’ensemble de ces indicateurs confirme que la bancassurance s’impose durablement comme le principal levier de distribution de l’assurance au Maroc, portée par la prédominance de l’assurance vie, la puissance des réseaux bancaires et une rentabilité croissante pour les acteurs impliqués.
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