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C’est une situation politique assez étrange que vit la France. Même si l’extrême droite n’a pas gagné une majorité absolue lors des dernières législatives, elle se trouve en mesure de faire la pluie et le beau temps sur la scène politique française en lui imposant un certain rythme de respiration.
On l’avait constaté lors de la formation du casting gouvernemental où toutes les figures qui déplaisent à l’extrême droite ont été éloignées des responsabilités. Il fallait un premier ministre RN-compatible comme Michel Barnier et un ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau qui recycle tellement le discours de l’extrême droite qu’il en est devenu pour certains pontes du Rassemblement National un des plus fidèles porte paroles.
Avec la première motion de censure qui vient d’être déposée par la gauche contre son gouvernement, Michel Barnier a vécu son premier frisson de chute possible. Certes, il était certain que cette motion ne signifiait nullement la fin de son mandat, tant la majorité de vote de censure était loin d’être atteinte, mais c’est la première occasion politique concrète de démonstration de force de la puissance de l’extrême droite dans l’actuelle équation parlementaire. Un mot de Marine Le Pen et l’ensemble du gouvernement est obligé faire ses cartons.
Cette démonstration de puissance de l’extrême droite à l’encontre de l’ère Macron a déjà eu un avant goût lorsque le nouveau ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand, avait fait des déclarations fracassantes sur la non appartenance du Rassemblement National à l’arc républicain. Furieuse, Marine Le Pen avait ouvertement proféré des menaces contre le gouvernement dont le chef Michel Barnier, après avoir décadré le jeune ministre « fautif », s’est empressé de l’appeler au téléphone pour calmer sa rage et lui présenter ses plates excuses pour la bourde d’un débutant.
Cet épisode, très commenté dans la presse, avait révélé cette relation entre la survie du gouvernement Barnier et l’humeur de Marine Le Pen. Les analyses allaient bon train pour décrire une situation où la leader de l’extrême droite tient en jour le chef du gouvernement. Cette motion de censure n’est pas passée car tel était le bon vouloir de Marine Le Pen. Si elle avait voulu la chute de la maison Barnier, il lui aurait suffi d’appuyer sur le bouton de la censure, opportunément présenté par la gauche.
Et la question qui taraude actuellement les esprits est la suivante : jusqu’à quand cette situation peut-elle durer ? La gauche dans son ensemble, remontée par ce sentiment d’injustice et de victoire volée, profitera de toute les occasions possibles pour déposer une motion de censure. Et si à chaque fois, pour garantir la pérennité et le maintien du gouvernement Barnier, le Rassemblement National s’abstient de voter cette censure, il installera dans les esprits ce double constat. Un que le gouvernement Barnier ne tient que par la bonne grâce de l’extrême droite, deux qu’objectivement Marine Le Pen est devenue partie prenante de ce gouvernement puisqu’elle le protège des attaques d’une gauche motivée par un sentiment de revanche.
Il est clair que dans ce contexte politique particulier, le temps va paraître très long jusqu’au mois de juin prochain, date à laquelle la constitution de la cinquième république redonne au Président de la république la capacité de dissoudre l’Assemblée et d’appeler à de nouvelles élections législatives.
En attendant, l’extrême droite fera subir au gouvernement Barnier, déjà en grande difficulté avec ses partenaires du bloc central, notamment Renaissance et Horizons, le goutte à goutte de la torture chinoise. Il est évident que pour éviter les foudres de Marine Le Pen, ce gouvernement Barnier va mettre l’accent davantage sur les thématiques chères à l’extrême droite comme l’immigration et la sécurité.
Et il faut dire que le choix de Bruno Retailleau au ministère de l’intérieur, un ancien disciple de Philippe De Villiers, devenu sur la chaîne d’information CNEWS, le pape de la pensée de l’extrême droite, est d’une grande pertinence. Retailleau ne risque nullement de choquer Marine Le Pen par son esprit de tolérance et d’ouverture, de générosité et de partage.
Bien au contraire, il met au point ou s’apprête à la faire, un programme qui donner sonner comme une douce musique aux oreilles de l’extrême droite. Bruno Retailleau est pour le moment la garantie de survie du gouvernement Barnier qui empêche l’extrême droite de s’allier à la gauche pour le faire tomber.
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