Posted by - support -
on - 17 hours ago -
Filed in - Society -
-
3 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Il y a comme un air de déception et d’inquiétude à l’annonce de la formation du gouvernement de François Bayrou. La menace de la censure n’a pas été écartée et l’incertitude règne toujours quant à la durée de vie de ce nouveau Cabinet.
Il est vrai que François Bayrou a tenté de frapper les imaginations en faisant appel à deux anciens Premiers ministres, Elisabeth Borne et Manuel Valls et en confiant le ministère de la justice à Gérald Darmanin aux côtés de Bruno Retailleau, il n’en demeure pas moins que le risque d’une censure existe bel et bien et constitue une épée de Damoclès sur la tête du locataire de Matignon.
François Bayrou a subi un grand échec et était obligé de faire une énorme concession. L’échec est celui de ne pas être parvenu à convaincre le Parti socialiste de rejoindre sa coalition gouvernementale. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais les socialistes ont posé une condition. Celle de revenir sur la fameuse réforme de la retraite votée à coup de 49.3 au parlement et imposée contre la volonté des Français. François Bayrou ne pouvait satisfaire cette demande sous peine de procéder au démantèlement de l’ensemble de l’héritage politique d’Emmanuel Macron dont le point le plus saillant est justement la très contestable réforme de la retraite.
Quant à l’énorme concession, elle fut accordée au Rassemblement National de Marine Le Pen. Pendant un temps, François Bayrou avait promis le ministère de la justice au républicain très anti extrême droite, Xavier Bertrand. Quand Marine Le Pen a pris connaissance de cette décision, son sang n’a fait qu’un tour. Elle adresse un message incendiaire à François Bayrou : Xavier Bertrand au ministère de la justice équivaut à une censure automatique.
Apparemment la menace de l’extrême droite a fait trembler Emmanuel Macron et François Bayrou. Les deux ont procédé à une marche arrière qui a provoqué un grand débat animé par les révélations de Xavier Bertrand lui-même qui avait dévoilé comment ce poste de ministre de la justice lui avait été retiré au profit de Gérald Darmanin.
Cet épisode a envoyé un terrible message aux Français. Le second gouvernement post dissolution est aussi faible, aussi vulnérable que le premier. François Bayrou n’a pas plus de marge de manœuvre qu’en avait Michel Barnier. Le spectre de la chute et de la dissolution est toujours aussi présent. À la différence près que François Bayrou mise sur la retenue politique que pourrait observer le Rassemblement National, à la recherche toujours d’une forme de respectabilité, cette retenue qui pourrait l’empêcher de plonger sitôt le pays dans l’instabilité et la crise du régime.
À décrypter les déclarations de François Bayrou, il ressort l’image d’un personnage qui pratique à fond la méthode Coué. Il pense réussir dans sa mission pour la simple raison que la France n’a d’autres choix que de sortir de ce tunnel de la crise. Il n’y aura pas de sitôt une motion de censure votée par les deux extrêmes car il y a peu de chances que les deux bords convergent dans leurs agendas comme ils ont pu le faire en face de Michel Barnier.
François Bayrou a un agenda très précis qui l’attend. Le 3 janvier il participe à son premier conseil des ministres. Et le 14 janvier, il droit prononcer son discours de politique générale devant le parlement. Il n’est pas encore connu s’il va demander un vote de confiance ou s’abstenir de le faire comme l’avait fait son prédécesseur Michel Barnier. Dans tous les cas, les socialistes et la gauche ont déjà prévu de déposer le 16 janvier une motion censure. François Bayrou est doublement confiant. Un, car il est certain que le Rassemblement National ne va pas la voter, et deux, il va mettre à profit ces trois semaines pour tenter d’introduire dans le budget des mesures qui pourraient plaire à la gauche et amoindrir le taux de son agressivité à son égard.
Cet optimisme forcené est un trait de caractère de François Bayrou. La grande interrogation est celle de savoir si les nouvelles réalités vont lui donner raison, surtout que la grande inconnue de la vie politique demeure la très attendue décision de la justice française sur l’inéligibilité de Marine Le Pen, prévue fin mars.
The post Bayrou entre le chantage de la droite et les menaces de la gauche appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.